La générosité ne doit pas dépendre de l’intérêt que l’on en tire. Ainsi lorsque l’on observe les conséquences néfastes de la déforestation en Asie ou en Amazonie, ce n’est pas une question de générosité mais de bon sens. « « Si on déforeste l’Amazonie, c’est pour planter des champs de soja et nourrir les boeufs qui seront ensuite mangés ici, en France. » En une phrase, Aude Hadley, responsable du pôle Amérique latine et Caraïbes au Secours Catholique – Caritas France, illustre la manière dont notre mode de vie est intimement lié à ce qui se passe à des milliers de kilomètres de chez nous. C’est pourquoi la question posée par l’étude « Tu ne laisserais pas mourir ta terre », que vient de publier l’association, nous concerne au premier chef : comment permettre aux peuples autochtones de protéger et gérer durablement leurs territoires ? » rapporte l’association confessionnelle.
L’étude s’est appuyée sur des relais en Bolivie, Pérou, Bangladesh, Inde, Myanmar et Vietnam dans des pays où des populations autochtones sont menacées. « Sur les deux continents, le défi majeur des peuples indigènes consiste à faire reconnaître leur droit à vivre sur la terre de leurs ancêtres. Terres qui, dans leur culture, appartiennent à tous, afin que chacun puisse en tirer les ressources nécessaires à sa subsistance, à travers la pêche, la chasse, la cueillette ou des cultures. « Notre terre, c’est notre vie », résume Apurbo Mrong, directeur régional de Caritas Bangladesh pour la région de Mymensingh, au Nord du pays. Il explique avec fierté appartenir à l’ethnie garo. Fin janvier, des Garos de la forêt de Madhapur, dans le centre du pays, ont manifesté contre le gouvernement. Ce dernier tente de les expulser de la forêt, dont il a fait une réserve naturelle. « En 1984, ils ont expulsé deux villages de cette forêt et, à la place, ils ont construit une zone d’entraînement pour l’armée de l’air ! » s’insurge Apurbo Mrong » rapporte le communiqué de l’association.