Affranchi des normes européenne, l’Angleterre trace son chemin concernant les OGM. « Après plusieurs mois de consultation, le gouvernement britannique devait enfin rendre public, mercredi 25 mai, son projet de loi (le Genetic Technology Bill) pour faciliter la culture et la commercialisation des nouveaux OGM. Le texte ne concerne que des plants dont le génome a été localement modifié (gene editing en anglais) en utilisant des technologies récentes consistant à activer ou à désactiver des gènes en prélevant une petite partie de l’ADN. Il exclut la commercialisation de plantes dont le génome aurait été transformé par l’ajout de gènes provenant parfois d’espèces complètement différentes (genetic modification en anglais) » nous explique Le Monde .
L’Union européenne interdisant la plupart des cultures OGM, pour l’exécutif britannique, ce projet de loi est le fruit du Brexit. Un argument qui porte alors que le pays est un des plus avancés dans la recherche dans ce secteur. « En dehors de l’UE, nous sommes désormais libres de suivre la science. Ces technologies de précision vont nous permettre d’accélérer la sélection de plantes ayant une résistance naturelle aux maladies et tirant mieux parti des nutriments du sol afin d’obtenir des rendements plus élevés avec moins de pesticides et d’engrais », a assuré le ministre de l’Environnement et de l’agriculture, George Eustice, par communiqué.
Ecosse et le Pays de Galle n’étant pas sur la même longueur d’onde, l’autorisation ne s’appliquera que pour l’Angleterre. Signe supplémentaire que la décision n’est pas soutenue par l’opinion publique. Lors d’une consultation publique, une écrasante majorité des personnes répondant à celle-ci avaient manifesté de l’inquiétude concernant l’assouplissement des règles. « Une personne sur six au Royaume-Uni présenterait un déficit en vitamine D, qui joue pourtant un rôle essentiel pour la qualité des tissus osseux et musculaires. Si le projet de loi est effectivement adopté, ces « super-tomates » pourraient figurer parmi les premiers plants génétiquement édités à se retrouver dans les assiettes des Britanniques » conclue Le Monde.