Du faux miel qui pollue et fait de la concurrence déloyale à nos producteurs. Depuis des années l’absurdité de la politique douanière européenne s’incarne dans le fait que du faux miel est importé depuis le bout du monde et vendu dans l’Union européenne. Après des années de dénonciations vaines, la Commission européenne semble avoir enfin ouvert les yeux en dénonçant les faux miels importés dans un rapport publié jeudi 23 mars.
« Selon les travaux d’échantillonnage et de surveillance conduits par Bruxelles, près de la moitié des miels en provenance de pays non européens seraient coupés avec des sirops de sucre à base de riz, de blé ou de betterave sucrière. Tout ajout est interdit selon la réglementation européenne. Sur les 320 lots de miels testés par le Joint Research Centre, le laboratoire officiel de la Commission, 147 sont considérés comme frauduleux. Soit 46 % des échantillons analysés. Cela représente une proportion importante du miel consommé en Europe : avec 175 000 tonnes de miel importées par an (soit environ 40 % de la consommation), le Vieux Continent est le deuxième importateur mondial de miel après les Etats-Unis. Les « faux miels » épinglés proviennent majoritairement de Chine et de Turquie », résume Le Monde.
La Commission européenne dénonce principalement la falsification de l’origine des miels importés. Mais c’est le principe même de la mise en concurrence de nos producteurs avec ceux de pays sans normes sanitaires, sociales et environnementales qui devrait suffire à disqualifier le miel importé. D’autant que ces faux miels turcs et chinois ont logiquement cassé les prix avec une fabrication industrielle de faux miel et donc donné l’impression aux consommateurs que le miel était au prix de la confiture. « Sur les 21 échantillons prélevés en France, seuls quatre étaient du vrai miel. Cinq lots de miel présumés frauduleux étaient destinés au marché français, tandis qu’une douzaine de lots non conformes étaient destinés à la Belgique, l’Allemagne, la Grèce, l’Espagne et les Pays-Bas » ajoute Le Monde.
Et encore, le rapport de la commission européenne n’évalue pas les émissions de CO2 et l’impact environnemental des transports de miel chinois jusqu’en France. Ni même le manque à gagner d’une taxation supérieure des produits moins disant importés.