Des chercheurs de onze pays européens se sont associés pour analyser les plans climat des collectivités locales. En tout, 200 villes ou collectivités territoriales ont été retenues, ce qui représente environ 16% de la population européenne.
Les résultats de ces travaux ont été publiés dans la revue Climatic Change. D’après les spécialistes, les démarches ne sont pas assez ambitieuses. Deux grands dossiers ont été pris en compte, les démarches de réduction des gaz à effet de serre et la mise en place de « plan d’adaptation ». Les résultats de l’étude doivent être relativisés, la collecte des données date de l’année 2011, ils permettent cependant de saisir les tendances générales de prise en compte des enjeux climatiques.
72% n’ont pas de plan d’adaptation
Au moment où l’enquête a été réalisée, 65% des agglomérations étudiées ont fixé des objectifs de diminution des gaz à effet de serre. Cette donnée est la première sur laquelle les chercheurs se sont penchés. En effet, c’est sur les limitations de ces gaz que les écologistes misent pour faire mentir les prévisions de réchauffement climatique. De nettes différences existent selon les pays, 93% des villes étudiées de Grande-Bretagne ont fixé des objectifs, contre 43% en France. Joël Hamann, chercheur au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired) a été chargé de l’étude des zones françaises. Il explique que le retard de la France peut être en partie expliqué par l’application en 2012 des mesures de la loi Grenelle 2.
Les chercheurs se sont ensuite penchés sur la mise en place de « plans d’adaptation » qui doivent prévoir des alternatives de consommation et d’organisation pour faire face aux changements climatiques. Dans ce dossier aussi la France et les pays du Sud ont été moins ambitieux. En France, au moment de l’enquête, seulement deux tiers des villes engagées dans des objectifs de diminution de CO2 avaient mis en place des plans de ce type.