Comment la prise de conscience de l’inutilité du « paraître » peut-elle contribuer à une transformation sociétale vers une consommation plus responsable ?
Vous mentionnez que l’attractivité du pouvoir est un piège qui nous éloigne de notre véritable moi. Comment envisagez-vous que nous puissions échapper à ce piège dans un monde où le pouvoir et le statut sont souvent valorisés ?
Personnellement, je garde à l’esprit que tout être humain, riche, pauvre, intelligent ou limité est confronté aux souffrances fondamentales et inévitables de la vie : la maladie, la vieillesse et la mort. La conscience aigüe que notre propre vie est éphémère nous pousse à interagir avec les autres dès aujourd’hui, de façon à n’avoir aucun regret. Dans cette réalité d’une vie limitée sur cette terre, pourquoi courir après la richesse, l’apparence physique ou le pouvoir ?
À votre avis, comment les éducateurs, les parents et les leaders d’opinion peuvent-ils guider la jeunesse vers une réalisation plus profonde de leur véritable moi et une consommation plus responsable ?
C’est le changement de notre propre mode de pensée qui nous permet de nous améliorer. Cette révolution humaine individuelle, qui est un processus continu, modifie progressivement notre environnement, nos liens aux autres. Notre « petit moi » s’élargit ; nous découvrons en nous même le sens de notre vie, notre lien au monde, notre « grand moi ».
C’est notre propre exemple – que l’on soit éducateurs, responsables ou parents – qui se transmet d’une génération à une autre. La cellule familiale, même désunie, est fondamentale ; c’est la base. Lorsque le père est courageux, que la mère est forte et combative, les enfants observent et intègrent ces qualités. La réussite du jeune en développement ne dépend en aucun cas de la position sociale ou de la richesse. Bien entendu, chacun a un caractère différent et un chemin dans la vie qu’il doit découvrir par lui-même.
Concernant l’institution scolaire, j’ai personnellement une profonde gratitude envers les enseignants du lycée technique qui m’ont formé.
Quel rôle la jeunesse peut-elle jouer pour favoriser une culture de respect des autres en tant que fins en elles-mêmes et non comme des moyens ?
Certains courent après le pouvoir et les honneurs jusqu’à la mort. La jeune génération est magnifique dans ses engagements et sa conscience aigüe des enjeux planétaires. Pour une famille comme pour une nation, c’est la jeunesse qui façonne l’avenir. Laissons aux jeunes toute leur place. Faisons-leur pleinement confiance !