Vous adorez le faire pendant vos balade mais c’est une catastrophe écologique

Le rock stacking, tendance esthétique sur Instagram, a des conséquences dévastatrices sur la biodiversité.

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Vous adorez le faire pendant vos balade mais c’est une catastrophe écologique | RSE Magazine

L’empilement de pierres, qu’on appelle aussi rock stacking ou cairns, est devenu vite une mode mondiale grâce aux réseaux sociaux. Avec plus de 70 000 publications sur Instagram sous le hashtag #rockstacking, cette activité attire des passionnés du monde entier pour son côté esthétique et photogénique. Pourtant, ce qui paraît être une simple activité peut avoir des conséquences fâcheuses sur notre environnement et sur certaines espèces animales.

Une menace pour les espèces en péril

Nick Clemann, écologiste senior à l’Arthur Rylah Institute du gouvernement de Victoria, nous alerte sur les dangers que représente le rock stacking pour certaines espèces menacées. Ces animaux dépendent entièrement de milieux rocheux qui se sont formés au fil de centaines de milliers d’années. Le scinque de Guthega, par exemple, est très vulnérable avec une douzaine de colonies seulement dans l’État de Victoria. Empiler des pierres dans ces zones détruit leurs terriers et met leur survie en jeu.

Les pierres déplacées chamboulent aussi les petits habitats d’autres espèces menacées, comme certains lézards rares de la famille des Scincidae dans cet État australien. Nick Clemann explique avec inquiétude que même un petit empilement peut rendre une colonie inadaptée à la vie : « Cela détruit le système de terriers pour ces lézards et peut faire disparaître ces colonies. »

Conséquences préoccupantes sur la nature

Les cairns ne se contentent pas de nuire aux animaux : ils dérangent aussi l’équilibre des écosystèmes et mettent en péril la biodiversité. Dans le Parc national des Calanques, par exemple, on constate que l’érosion du sol et l’élargissement des sentiers sont amplifiés par cette pratique. Sur le littoral, les galets déplacés fragilisent la côte, notamment à Saint-Denis-d’Oléron où ils forment normalement une barrière naturelle contre l’érosion.

Même quand les pierres sont remises en place après l’empilement, c’est comme si le sceau naturel était brisé. Cela permet à certains prédateurs, par exemple des serpents, d’accéder aux animaux qui vivaient à l’abri sous ces pierres. Ce geste, apparemment anodin, modifie considérablement la vie de la faune locale.

Règles et sensibilisation : un appel à la responsabilité

Face à ces soucis environnementaux, plusieurs régions ont décidé d’intervenir avec des mesures législatives strictes. À Victoria, il est interdit de détériorer ou de perturber l’habitat faunique, ce qui peut coûter jusqu’à plus de 8 000 dollars australiens d’amende. Sur la presqu’île de Crozon en France, cette pratique peut entraîner une amende pouvant atteindre 1 500 euros. Récemment, les autorités y ont même détruit plus de 700 cairns pour protéger l’environnement local.

Le Département de l’Environnement, des Terres, de l’Eau et de la Planification de Victoria incite vivement la population à signaler toute perturbation au numéro 136 186. De son côté, le Parc national des Calanques a diffusé un communiqué largement relayé sur les réseaux sociaux pour informer le grand public des répercussions négatives du rock stacking.

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