Dans les guerres qui se jouent en ligne aussi l’ONU veut jouer un rôle. « Partout, les Casques bleus et l’ONU luttent contre la désinformation qui manipule les opinions et propage la violence et la guerre. Les Casques bleus deviennent une armée numérique.
Grâce aux smartphones, à des applications d’édition et à des approches innovantes, des opérations de maintien de la paix de l’ONU à travers le monde construisent une « armée numérique » visant à lutter contre la désinformation sur les rése aux de médias sociaux et au-delà. En concevant des moyens de lutter contre les informations fausses qui peuvent déclencher des tensions, des violences, voire des décès, les Nations Unies surveillent la façon dont la désinformation et les discours de haine peuvent porter atteinte à la santé, à la sécurité, à la stabilité ainsi qu’aux progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) » explique un communiqué des Nations Unies.
Dans une note d’information dédiée à ce sujet et publiée avant l’été, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres avait affirmé que dans le domaine de la désinformation il ne s’agissait pas de s’interposer de façon neutre. « Il est devenu évident que le statu quo n’est pas une option », avait il affirmé. Et d’ajouter «« La capacité à diffuser de la désinformation à grande échelle pour saper les faits scientifiquement établis pose un risque existentiel pour l’humanité et met en danger les institutions démocratiques et les droits de l’homme fondamentaux. »
La position de l’ONU n’est guère étonnante dans la mesure où l’organisation a elle-même été abondamment visée par des campagnes de désinformation ces dernières années. « En 2019, la mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), la MONUSCO, a fait part de ses graves préoccupations concernant des campagnes de désinformation sur les médias sociaux appelant à la violence contre les soldats de la paix pendant une épidémie d’Ebola et à la suite d’une attaque meurtrière par un groupe armé dans l’Est du pays. En 2022, le Conseil de sécurité a modifié les mandats de ses quatre plus grandes opérations de maintien de la paix – RDC, République centrafricaine, Mali et Soudan du Sud – et y a ajouté la tâche de prévenir les campagnes de désinformation visant à saper la crédibilité d’une mission. » « Il s’agit d’une guerre qui se déroule sur les médias sociaux, à la radio et dans les médias traditionnels », a déclaré Bintou Keita, qui dirige la MONUSCO. La lutte contre la désinformation mortelle a obligé à un apprentissage difficile concernant ce nouveau champ de bataille, mais la mission est maintenant devenue proactive, notamment sur les plateformes de médias sociaux, pour aider à arrêter sa propagation, a-t-elle ajouté.