Le gouvernement mexicain, par la voix de sa présidente Claudia Sheinbaum, a annoncé le 25 juin 2025 examiner les bases juridiques d’une action en justice contre SpaceX, en raison des conséquences environnementales de ses lancements spatiaux.
L’explosion de Starship : un incident déclencheur
Le 24 juin 2025, un prototype de fusée Starship, développé par SpaceX, a explosé peu après son décollage depuis le site texan de Boca Chica, situé à proximité immédiate de la frontière avec le Mexique. Cet incident, rapporté notamment par BFM TV et The Guardian, aurait généré des débris et un panache de poussière visibles depuis la région de Tamaulipas, côté mexicain.
Le lendemain, la présidente Claudia Sheinbaum a déclaré : « Il y a bien contamination », précisant que « le gouvernement évalue quelles lois internationales ont été enfreintes », relaye The Guardian. Le ministère de l’Environnement a été mandaté pour conduire une inspection environnementale dans les zones concernées.
Il existe des traités sur la pollution des activités spatiales
Les préoccupations exprimées par le gouvernement mexicain concernent principalement la dispersion transfrontalière de débris métalliques et de particules, ainsi que les émissions générées par les phases d’explosion et de mise à feu. Selon Courthouse News, ces éléments pourraient affecter la qualité de l’air, des sols, et poser un risque pour la faune marine et terrestre.
L’approche mexicaine repose sur les traités internationaux existants, notamment la Convention de 1972 sur la responsabilité internationale pour les dommages causés par des objets spatiaux. À ce stade, aucune procédure officielle n’a encore été initiée, mais les autorités mexicaines indiquent « se réserver le droit d’agir juridiquement », conformément au droit international, souligne BFMTV.
Ce différend potentiel entre un État souverain et un acteur privé du spatial met en lumière les limites de la régulation environnementale actuelle, notamment en matière d’impact transfrontalier. Si la responsabilité juridique reste à déterminer, l’enjeu éthique pour les entreprises impliquées dans les activités aérospatiales est déjà posé.
La multiplication des lancements et des tests de véhicules spatiaux réutilisables – tels que Starship – engendre des émissions, des nuisances sonores, et parfois des chutes de débris. Plusieurs ONG avaient d’ailleurs déjà engagé des actions en 2023 contre la Federal Aviation Administration (FAA) aux États-Unis, contestant les conditions d’autorisation de tirs de SpaceX sans évaluation d’impact jugée suffisante.