A écouter les discours politiques, EDF et l’ASN n’avaient pas conscience de l’urgence. C’est du moins ce que laisse croire la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. « Tous les réacteurs doivent normalement redémarrer cet hiver et certains pourraient le faire avec plusieurs semaines d’avance sur le calendrier, a dit Agnès Pannier-Runacher devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, alors qu’EDF a annoncé fin août avoir reporté la remise en service de quatre d’entre eux » relève Reuters.
Une déclaration de la ministre qui est largement remise en question par les spécialistes. Ces derniers notent au contraire que les délais pourraient même être plus longs que prévu. Une réalité qui est plus crédible, dans la mesure où les observations de corrosions ou les besoins de révisions observés qui obligent à maintenir à l’arrêt 32 réacteurs sur 52 n’ont été observés que fin 2021. Et que depuis lors, c’est un dossier d’une urgence absolue pour EDF et tout le secteur de l’énergie.
« Le calendrier de redémarrage des sites nucléaires d’EDF actuellement à l’arrêt, que franceinfo a pu consulter, prévoit que sur les 33 réacteurs indisponibles au 7 septembre, neuf seront relancés d’ici le 1er octobre, date qui correspond au début de « l’hiver énergétique », période durant laquelle la consommation d’électricité pour le chauffage augmente, explique Nicolas Goldberg. La mise à disposition des vingt-quatre autres réacteurs est quant à elle étalée jusqu’au 18 février. Contacté par franceinfo, le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher confirme que la ministre se référait dans ses propos au calendrier prévu par EDF, lequel »précise que les réacteurs aujourd’hui à l’arrêt seront remis en fonction d’ici la fin de l’hiver » » rapporte la chaine publique d’infos. Et de noter que bien que des réacteurs seront remis en fonction, ils ne seront pas en route simultanément.