La France s’apprête à renforcer ses actions contre le tabagisme avec une nouvelle interdiction annoncée par Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Dès le 1er juillet prochain, cette mesure vise à protéger les enfants en leur permettant de respirer un air plus sain, en limitant la possibilité de fumer dans les espaces publics en plein air où ils se retrouvent souvent. Cette initiative fait partie d’un plan plus global qui veut offrir à la future génération un environnement sans tabac d’ici 2032.
Mise en place de la nouvelle mesure
Cette annonce représente un vrai tournant dans la lutte contre le tabagisme en France, similaire au débat sur les ZFE qui suscite des discussions sur la santé publique et l’environnement. Comme l’exprime Catherine Vautrin dans un entretien avec Ouest-France, « là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître ». En cas de non-respect de cette règle, une contravention de 4e classe d’un montant de 135 euros sera appliquée. On est encore en train de préciser avec le Conseil d’État le périmètre exact autour des écoles. Les élus locaux auront la charge de l’application de ces règles de manière pratique, notamment autour des collèges et lycées pour éviter que les élèves se retrouvent exposés au tabagisme passif devant leur établissement, en lien avec l’interdiction dans les collèges.
Les lieux concernés par cette interdiction comprennent notamment :
- les plages
- les parcs
- les jardins publics
- les abords des écoles
- les abris de bus
- les équipements sportifs
Cette mesure souligne l’impact environnemental des prospectus et des déchets liés au tabac. Toutefois, il y a certaines exceptions : par exemple, les terrasses des cafés restent autorisées à fumer, et l’usage des cigarettes électroniques n’est pas impacté par cette mesure.
Le plan national contre le tabac et les prochaines étapes
Cette mesure s’inscrit dans le cadre du Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027, présenté par Aurélien Rousseau. Ce programme ambitieux vise à freiner la consommation de tabac chez les plus jeunes pour arriver à une génération sans tabac d’ici 2032. Parmi les objectifs, on retrouve la généralisation des espaces où fumer est interdit.
En parallèle, le gouvernement envisage aussi de prendre des mesures sur les cigarettes électroniques et l’interdiction des sachets de nicotine. La ministre souhaite notamment diminuer le taux de nicotine autorisé et réduire le nombre d’arômes disponibles pour ces dispositifs, avec une application prévue d’ici la fin du premier semestre 2026.
Réactions et retombées sur le plan économique
Les avis sur ces nouvelles mesures sont partagés. Tandis que certaines associations anti-tabac regrettent qu’il manque encore des décisions concrètes, un sondage réalisé par la Ligue révèle que 62 % des Français sont favorables à ce durcissement de l’interdiction de fumer dans l’espace public. D’ailleurs, 1 600 communes ont déjà élargi l’interdiction à 7 000 espaces sans tabac, touchant des lieux comme les parcs, les plages ou encore les pistes de ski.
Le tabagisme coûte cher en France : il pèse environ 156 milliards d’euros par an quand on additionne les vies perdues, la baisse de qualité de vie, la perte de productivité et les dépenses publiques liées aux soins et à la prévention. Pour mettre cela en perspective, le coût attribué à l’alcool atteint 102 milliards d’euros par an.