Le premier qui trouvera un moyen durable de laisser l’explosion du trafic aérien se poursuivre, empochera le gros lot. Les fabricants d’hydrocarbures et raffineurs se sont donc logiquement positionnés pour développer des nouveaux carburants. « Eni Biojet est le premier SAF (Sustainable Aviation Fuel) produit dans la raffinerie Eni de Livourne, mélangé à 20 % dans le carburantJet Fuel Eni, et fabriqué en synergie avec la bioraffinerie Eni de Gela, exclusivement à partir de déchets de matières premières, de graisses animales et d’huiles végétales épuisées. Eni Biojet a été testé dans des laboratoires de recherche et est la première production SAF exclusive de la raffinerie Eni de Livourne » annonce ainsi ENI.
L’énergéticien italien – historiquement spécialiste des hydrocarbures – veut montrer qu’il prend au sérieux ses projets de transition. « Les carburants d’aviation durables, brièvement désignés par l’acronyme SAF, sont des carburants alternatifs durables pour l’aviation et sont actuellement la seule solution immédiatement disponible pour contribuer de manière significative à la décarbonation de l’aviation . Les matières premières utiles à la production de SAF peuvent être des déchets d’origines diverses, comme les huiles alimentaires usagées (UCO), mais aussi des graisses animales, des huiles issues de cultures en terres marginales, des déchets urbains et des résidus agroalimentaires ou agroforestiers » continue le communiqué.
Ces carburants sont ma piste la plus évidente pour l’industrie aéronautique. Notamment parce qu’elle n’implique pas de révolution industrielle. « Les SAF sont une solution dite drop-in, c’est-à-dire que ce sont des carburants qui peuvent être utilisés en mélange pour le ravitaillement des avions car ils ont des caractéristiques chimiques et physiques quasi identiques à celles des carburants aviation traditionnels. Cela leur permet d’être déployés en utilisant la même infrastructure de ravitaillement et sans qu’il soit nécessaire de moderniser les avions ou leurs moteurs. Les normes de production internationales exigent que les SAF soient mélangés avec des carburants traditionnels jusqu’à 50 % sans modifications substantielles des turbines d’avion », argumente la compagnie italienne dans le même communiqué.