La transition a un coup et les pays du Sud veulent qu’il soit partagé en fonction des capacités de financement. Voilà comment on pourrait résumer les enjeux des discussions de la COP27 qui s’ouvre en Egypte. « À Charm el-Cheikh, en Égypte, les choses sérieuses débutent ce lundi à la COP27, la 27e réunion annuelle organisée sous l’égide de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, avec les discours de chefs d’État. Ce sommet est «un moment extrêmement important pour l’ensemble des pays de l’Union africaine, assure Sébastien Treyer, directeur de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Les pays africains étaient, dans leur ensemble, assez dubitatifs sur les résultats de la COP26 à Glasgow» l’an dernier. L’Afrique représente moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et une personne sur deux a accès à l’électricité, mais c’est le continent qui subit le plus de dommages à cause des dérèglements climatiques! Lola Vallejo, responsable du programme climat à l’Iddri, «attend que les questions de finances et d’adaptation soient centrales» » rapporte Le Figaro .
Les financements sont clés pour la transition énergétique. D’autant que si les pays post industriels parviennent à atteindre leurs objectifs, ces derniers seront inutiles si les pays en développement appuient leur croissance sur les énergies fossiles. Or, si quasiment l’intégralité des pays ont formulé des objectifs, c’est bien leur mise en application qui pose problème.
« Déjà, les pays riches n’ont pas tenu leurs engagements. En 2009, à Copenhague, ils avaient promis 100 milliards de dollars par an aux pays du Sud à partir de 2020. Mais, fin septembre, l’OCDE a calculé que 83,3 milliards avaient été mobilisés par les pays riches en 2020, dont 28,6 milliards pour l’adaptation. En examinant ces données, l’ONG Oxfam estime que les financements pour le climat atteignent, en fait, de «21 à 24,5 milliards de dollars», soit 4 à 5 fois au-dessous des promesses, après déduction des intérêts des prêts et des financements privés. Toujours est-il que les pays riches ont promis de doubler en 2025 l’enveloppe de 2019, soit d’apporter au moins 40 milliards de dollars par an. Ils vont donner leur feuille de route aux pays bénéficiaires » poursuit Le Figaro.
Pour l’heure, le compte n’y est vraiment pas. Le PNUE estime qu’il faut multiplier par quatre voire cinq les financements.