Trail : quand le « sport nature » vire au cauchemar écologique

Plus de 1,4 million de passionnés de trail en France : un phénomène qui fascine, mais qui soulève aussi des questions écologiques cruciales.

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Trail : quand le « sport nature » vire au cauchemar écologique
Trail : quand le « sport nature » vire au cauchemar écologique | RSE Magazine

Le trail running, autrefois un sport un peu caché, est devenu un phénomène populaire ces dernières années. En France, plus de 1,4 million de pratiquants s’y adonnent, attirés par le défi personnel et la visibilité sur les réseaux sociaux. Toutefois, cette montée en popularité soulève aussi des interrogations sur ses répercussions environnementales et les défis qu’il pose à notre société.

Un engouement pas comme les autres

Depuis le début des années 2010, le trail s’est hissé au sommet. Avec plus de 6 000 courses organisées chaque année en France, il s’est imposé comme un véritable phénomène social. Des événements comme les UTMB World Series rassemblent amateurs et sportifs de haut niveau, renforçant sa reconnaissance comme discipline populaire selon l’Observatoire du running 2025. Ce succès se remarque tout particulièrement chez les catégories socioprofessionnelles supérieures.

Parmi les clubs qui symbolisent cette passion, le Métropole Trail Nature Villeneuve-d’Ascq se démarque par son engagement envers la nature. Sous la direction d’Olivier Harduin, enseignant à l’université de Lille, près de 200 coureurs se réunissent chaque semaine pour partager leur passion et s’impliquer dans des actions vertes telles que le recyclage de chaussures et l’achat local.

Répercussions sur l’environnement et tourisme sportif

L’expansion du trail n’est pas sans conséquences pour notre environnement. Le impact environnemental du tourisme sportif qui s’y rattache est fréquemment critiqué pour ses effets néfastes. Par exemple, les voyages vers des destinations lointaines comme le Kenya ou la Namibie, souvent proposés sous forme de stages « all inclusive », posent problème. Un aller-retour Paris-La Réunion génère environ 2,5 tonnes de CO2 par passager, ce qui pousse à repenser ces pratiques.

Des personnalités comme Dorian Louvet ou Claudie Laval font la promotion de ce genre de tourisme via leurs plateformes et agences spécialisées telles que Trail the World ou Décathlon Travel. Les critiques ne manquent pas : Simon Lancelve pointe du doigt les dégâts sur la biodiversité, tandis qu’Olivier Bessy dénonce une recherche de sensations extrêmes sans mesure.

Initiatives vertes et réactions

Face à ces critiques, plusieurs organisations cherchent à limiter leur empreinte carbone. Par exemple, l’Ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB) a généré 18 600 tonnes de CO2 en 2024 et met en place un plan de mobilité pour réduire cet effet, selon Reporterre. Catherine Poletti admet toutefois que « beaucoup de gens nous trouvent lents » dans leurs démarches écologiques.

D’autres événements tentent également de montrer l’exemple. La VVX (Volvic Volcanic Expérience) limite le nombre de participants pour diminuer son empreinte sur la nature, tandis que le Marathon du Mont-Blanc privilégie les trajets à faibles émissions en réservant une partie des dossards aux coureurs qui optent pour ces pratiques.

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