Comment savoir ce qu’il faut injecter et où si les dégâts continuent. Avec l’instauration de nouvelles mesures restrictives contre le Covid-19, l’Europe ouvre une nouvelle page d’incertitudes. D’autant plus pesante cette fois que l’automne était annoncé comme le moment clé pour éviter le pire par suite du confinement du printemps. Une situation que souligne Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE). « La deuxième vague épidémique en Europe, notamment en France, et les nouvelles mesures de restriction qui l’accompagnent ajoutent à l’incertitude et pèsent sur la reprise. Après le rebond observé cet été, la reprise était inégale, incertaine et incomplète. Elle risque désormais de s’essouffler. Nous serons très attentifs aux indicateurs tout au long de l’automne. Notre scénario central prévoit pour 2020 une chute du PIB de 8 % en moyenne dans la zone euro, en incluant des hypothèses de restrictions partielles, et localisées. Si la situation se détériore, cela noircira évidemment nos prévisions, que nous réviserons en décembre » explique l’ancienne ministre française et patronne du FMI dans une interview au « Monde ».
Elle confirme également que l’impact le plus sérieux et durable concerne les pertes d’emplois et leurs conséquences à long terme sur l’économie et donc de nouveau l’emploi. Raison pour laquelle la responsable européenne invite les États à maintenir encore les dispositifs de soutien tant que la situation n’est pas plus claire. « Les gouvernements de la zone euro doivent y être extrêmement attentifs. Il nous paraît essentiel que les filets de sécurité budgétaires mis en place par les gouvernements pendant cette crise ne soient pas retirés prématurément », explique-t-elle. Et de plaider pour le rôle de la BCE depuis le début de la crise : « Nous avons trouvé les moyens de stabiliser les marchés et de soutenir l’économie de la zone euro. Notre action entre le mois de mars et le mois de juin a généré, d’après nos estimations, l’équivalent de 1,3 point de croissance, et de 0,8 point d’inflation. Nous avons aussi sauvé 1 million d’emplois dans la zone euro, d’après les calculs de la BCE. Nous avons donc agi, et avec efficacité. »
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