Éclairer en permanence la nuit a un impact sur les insectes. La revue Science Advances a publié une étude mercredi 25 aout qui évalue ce phénomène. « Les chercheurs ont étudié en particulier les chenilles de papillons de nuit. Elles ne se déplacent que de quelques mètres autour du lieu de leur éclosion et leur population peut donc être facilement étudiée très localement. Vingt-six sites éclairés la nuit ont été étudiés – des haies ou des zones herbues en bord de route. Chacun d’eux a été comparé à un site non éclairé et peu éloigné, présentant les mêmes caractéristiques (végétation, urbanisme…). Des prélèvements de chenilles ont été effectués, en secouant les haies et en récupérant les larves tombées, ou à l’aide d’un filet. Résultat : les chenilles étaient en moyenne 47 % moins nombreuses dans les haies et 33 % moins abondantes dans les herbes. Une réduction de l’ordre de 10 % était attendue », nous apprend Le Monde, s’appuyant sur le travail de l’AFP.
Une des conclusions de ce travail de recherche est que les femelles évitent de déposer leurs œufs dans les lieux éclairés par habitude de l’obscurité. « La lumière perturbe également leur cycle de vie : chaque chenille a été pesée et celles qui avaient été prélevées sur les zones éclairées étaient plus lourdes. « Elles précipitent leur développement » en mangeant davantage et plus vite, car la situation leur semble « dangereuse ou inhabituelle », explique encore le chercheur britannique. Autre découverte : la réduction du nombre de chenilles était plus importante sous les lampadaires utilisant des ampoules LED – plus blanches et donc plus semblables à la lumière du jour – que sous des ampoules à sodium. Or, les LED sont de plus en plus utilisées du fait de leurs meilleures performances énergétiques » lit-on plus loin. De quoi relancer les réflexions sur l’utilisation des éclairages publics au-delà des questions énergétiques.