Ce que nous pouvons avancer avec certitude est que la nature est plus imprévisible que ne l’est l’être humain. C’est peu dire quand on se rappelle la menace qui pesait entre les deux grandes puissances qui s’affrontaient durant la guerre froide. L’URSS autant que les USA auraient développé des armes de destruction massive plus redoutables que l’arme nucléaire. Il était question d’utiliser des virus, dont certains de pure création humaine, pouvant déclencher des symptômes qui disparaissent pour réapparaitre plusieurs mois ou années après chez les sujets initialement infectés, en provoquant des pertes massives parmi la population. Malgré la disponibilité de ces armes, elles n’ont pas été utilisées. L’humain a su éviter l’emploi de ces virus au cœur de ses scénarios de destruction.
La nature est en revanche hors de contrôle. Elle n’obéit à qui que ce soit. La COVID est à l’image de sa complexité. Non seulement ce virus n’a aucune pitié pour les plus faibles, mais ses effets se font ressentir dans le temps. Des quatre coins du monde, plusieurs études font état de séquelles plus ou moins graves chez des patients guéris de la maladie. Des séquelles cardiaques, pulmonaires, rénales, neuropsychiatriques, neurologiques, ophtalmologiques touchent ainsi d’anciens patients. D’autres, moins atteints, dès les mois après leur guérison, se plaignent d’une fatigue permanente, de difficultés de concentration, de troubles psychologiques ou mentaux, d’essoufflements, d’un « brouillard cérébral » et de maux de tête.
Ce sont les toutes premières constatations, dans des pays dotés d’un système de santé permettant de suivre des malades. Autant dire que l’on ne connait pas vraiment ce qui se passe dans les plus pauvres contrées de la planète.
Quelles seront les difficultés que nous rencontrerons dans les années à venir ? Les séquelles ne toucheraient en ce moment que ceux qui ont été directement impactés par la maladie. Mais la nature pourrait être plus implacable et immorale que ne l’est l’être l’humain contre lui-même. Personne ne peut alors affirmer que les asymptomatiques ou ceux ayant bien supporté une contamination seront à l’abri de développer des séquelles dans le temps. Le pire est peut-être derrière nous, autant que devant nous.
Ce sont parmi les personnes âgées que l’on compte le plus de « pertes ». Le virus ne fait qu’une bouchée d’eux. Les plus jeunes ne se sentent pas totalement concernées. Pour l’instant, ils sont assez épargnés pour revendiquer leur liberté au mépris de la vie de leurs anciens. C’est une erreur fondamentale. Devant un virus « inconnu », chacun devrait faire profil bas.
La science et les connaissances techniques ne sont pas à même de fournir des certitudes sur la COVID. Le principe de précaution devrait s’appliquer dans son intégralité, mais encore faudrait-il accepter l’hypothèse que toutes les tranches d’âges, y compris les enfants, puissent un jour à partir d’une contamination sans incidence être atteint à leur tour par des symptômes incapacitants ou létaux. En ce moment, nous vivons au jour le jour avec ce virus. C’est lui qui impose sa loi. La seule réponse réside dans la vaccination et par des décisions prises en comité restreint. De quoi être dépourvu si « tout ne se passe pas comme prévu ».
À ce stade de la pandémie, nul ne peut prédire comment se déroulera l’avenir.
Éric BONNET
Risk Manager
Expert sûreté sécurité
Consultant en Défense Nucléaire Biologique et Chimique
Chargé des formations Risk Magement pour LEX SQUARED avocats