Plutôt que d’écouter les éditorialistes ou commentaires en tout genre, il faut lire la tribune de Elie Barnavi. « Il se produit dans l’histoire des événements à la fois surprenants et prévisibles. Tel fut l’attaque du Hamas contre les localités israéliennes de « l’enveloppe » de la bande de Gaza. Surprenant par le moment choisi, l’ampleur et l’audace inédites de l’opération et la dévastation qu’elle a provoquée, ainsi que, côté israélien, par la totale incurie des renseignements militaires et civils (Shin Beth) et le désarroi initial des forces de défense », écrit l’ancien diplomate israélien qui fut en poste à Paris au début des années 2000.
Outre les horreurs qui ont eu lieu, puis les bombardement de réponse sur des immeubles occupés par des civils, l’auteur souligne ainsi le fait que ces événements sont la cause de deux facteurs qui pourtant étaient largement connus. Sans processus de paix et avec un discours de clivage politique sur les territoires palestiniens sans aucun début de commencement de solution, les événements actuels étaient presque programmés, explique l’historien et essayiste israélien : « Car ce que nous venons de subir n’est pas un décret du ciel. C’est la résultante d’une conjonction de deux facteurs : une organisation islamiste fanatique dont l’objectif déclaré est la destruction d’Israël ; et une politique israélienne imbécile à laquelle se sont accrochés les gouvernements successifs et que le dernier a portée à l’incandescence. Au fil des ans, un rapport de force s’est installé entre Israël et le Hamas, où ce dernier a fini par s’assurer une sorte de droit d’initiative. C’est lui qui décidait de la hauteur des flammes, en fonction de l’évolution de ses intérêts. Ainsi, que le Qatar, son financier, ne se montre pas assez généreux à son gré, ou assez rapide, il lui suffisait d’une salve de roquettes pour entraîner Israël dans une spirale d’où les habitants sortaient meurtris. Mais lui obtenait ce qu’il voulait au prix d’un cessez-le-feu nécessairement éphémère. »
Lire ici en intégralité la tribune de Elie Barnavi dans « Le Monde »