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Climat : les petites îles obtiennent justice pour sauver les océans

Grégoire Hernandez
23/05/2024



Le Tribunal international du droit de la mer a rendu un avis historique imposant aux États la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre pour protéger les petites îles menacées par le changement climatique.



Un avis juridique de grande portée

Climat : les petites îles obtiennent justice pour sauver les océans
Les petites îles des Caraïbes et du Pacifique, comme Antigua-et-Barbuda, les Bahamas et Tuvalu, sont les premières victimes du réchauffement climatique et de la montée des eaux. Face à ces dangers imminents, elles ont décidé d'agir en saisissant le Tribunal international du droit de la mer. Cet organe judiciaire spécialisé des Nations-Unies a reconnu que les émissions de gaz à effet de serre (GES) constituent une forme de pollution marine. Par conséquent, les États ont désormais l'obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire ces émissions et protéger les écosystèmes marins.

Cet avis consultatif n'est pas directement applicable mais il influence fortement les décisions futures des tribunaux nationaux et internationaux. Il représente une interprétation officielle de la Convention de Montego Bay, renforçant ainsi les obligations des États en matière de protection de l'environnement marin. Selon les juges, il est impératif de « protéger et préserver l’environnement marin des impacts du changement climatique et de l’acidification des océans » et de « restaurer » les écosystèmes déjà dégradés. 

Une grande victoire pour ces iles

Le Tribunal s'est appuyé sur les dernières connaissances scientifiques, notamment les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), pour rendre son avis. Les émissions de GES, telles que le CO2, provoquent des effets délétères sur les océans, notamment le réchauffement et l'acidification, qui menacent la vie marine. En absorbant environ 30 % des émissions de CO2 et plus de 90 % de la chaleur excédentaire, les océans jouent un rôle crucial dans la régulation du climat. Cette reconnaissance juridique de la pollution marine par les GES est une première mondiale et un pas essentiel pour la protection de notre planète.

Bien que cet avis soit consultatif, il pose les bases pour des actions futures plus contraignantes. Il encourage les États à harmoniser leurs politiques environnementales et à respecter les objectifs de l'Accord de Paris. Cette décision du Tribunal international du droit de la mer pourrait influencer d'autres juridictions et renforcer les actions globales contre le changement climatique. Comme l'a souligné l'avocate Payam Akhavan, « ce tournant du droit international devrait idéalement dessiner les futures négociations pour s’assurer un régime climatique plus solide ». Les petites îles, en obtenant cette reconnaissance, montrent que même les plus vulnérables peuvent faire entendre leur voix sur la scène internationale.






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