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Blocage européen sur la directive CSDDD, un pas en arrière pour la RSE

Jean-Baptiste Giraud
29/02/2024



Alors que l'Union européenne s'efforce de renforcer les normes RSE, le projet de directive sur la durabilité des chaînes d'approvisionnement se heurte à des obstacles majeurs. L'opposition de l'Allemagne et de l'Italie soulève des inquiétudes quant à l'avenir de cette directive cruciale, mettant en lumière les défis politiques et économiques liés à l'adoption de mesures de durabilité ambitieuses.



L’Allemagne et l’Italie s’opposent à l’adoption de la directive CSDDD

Le projet de directive européenne CSDDD (Corporate sustainability due diligence directive) sur la durabilité des chaînes d'approvisionnement, conçu pour obliger les entreprises à évaluer et à atténuer les impacts environnementaux et sociaux de leurs opérations, se trouve à un carrefour critique. L'opposition de deux poids lourds économiques de l'Union, l'Allemagne et l'Italie, met en péril l'adoption de la directive. Ces derniers, invoquant des préoccupations bureaucratiques de dernière minute, ont bloqué le processus lors d'un vote secret, suscitant la frustration des partisans de la mesure. Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, a notamment soulevé des inquiétudes, illustrant la fracture politique au sein des coalitions gouvernementales sur ces questions de durabilité.

En outre, d'autres États membres, dont l'Autriche, la Bulgarie et la Suède, ont exprimé leur scepticisme, contribuant à l'incertitude entourant l'avenir de la directive. Cette résistance met en évidence les tensions entre les impératifs économiques immédiats et les engagements à long terme en faveur de la durabilité et de la responsabilité sociale des entreprises.

La course contre la montre pour faire adopter la CSDDD avant les élections européennes

Les conséquences d'un tel blocage vont au-delà des frontières de l'UE, touchant des communautés et des écosystèmes dans le monde entier. Les activistes et les organisations de défense de l'environnement et des droits humains, comme le WWF, mettent en garde contre les conséquences désastreuses de l'inaction. Les retards ou l'abandon potentiel de la directive sont perçus comme un manque de considération pour les vies et les écosystèmes affectés par des pratiques commerciales destructrices.

Face à cette impasse, des voix s'élèvent pour exhorter le Conseil de l'UE à honorer ses engagements et à trouver une solution avant la fin du mandat actuel. La pression monte également en raison des élections européennes imminentes, avec le risque que le prochain parlement, potentiellement plus à droite, ne soit pas enclin à adopter des mesures de durabilité strictes. Les défenseurs de l'environnement et des droits humains appellent à une action immédiate pour assurer une réglementation cohérente et efficace des chaînes d'approvisionnement, soulignant l'importance cruciale de cette directive pour l'avenir de la RSE en Europe.






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