RSE Magazine
 
RSE Magazine
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Partager

​En Suisse, de l’eau toujours contaminée au chlorothanil

Sébastien Arnaud
24/09/2022



Les autorités de Lausanne ont annoncé que les eaux du plateau suisse sont toujours contaminées au chlorothanil, un pesticide commercialisé jusqu’en 2019, année de son interdiction.



Creative Commons - Pixabay
Creative Commons - Pixabay
C’est tout l’enjeu des pesticides : les traces mettent des années à disparaitre de la nature. « Pour l’agrochimie, les enjeux liés à la recherche des produits de dégradation des pesticides dans l’eau sont considérables. Au point qu’en Suisse, les autorités sanitaires fédérales ont été poursuivies par le groupe Syngenta devant la justice administrative du pays pour leur communication sur la « pertinence » de certains métabolites du chlorothalonil – un fongicide commercialisé depuis les années 1970 et interdit depuis 2019. Depuis plusieurs années, l’affaire secoue la confédération helvétique » nous apprend Le Monde .
 
La découverte de traces de ce pesticide avait été faite par hasard en 2013 lors de l’examen d’une nappe phréatique. Plusieurs années de recherches ont ensuite été nécessaires pour découvrir la réalité concernant le chlorothanil. « Les données publiées en 2019 font alors grand bruit : le métabolite baptisé R471811 dépasse la concentration de 0,1 µg/l dans 60 % des captages du Plateau suisse, qui concentre les deux tiers de la population du pays. Son congénère, le R417888, est retrouvé à des teneurs supérieures au même seuil dans 20 % des stations de la même zone » poursuit le quotidien français, précisant ensuite, que « en 2020, le tribunal administratif fédéral suisse a donné raison à Syngenta, contraignant les autorités sanitaires à ne plus communiquer sur la dangerosité de certains des métabolites du chlorothalonil. Les échanges avec l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) helvétique en deviennent irréels. »
 
Une décision judiciaire que les autorités sanitaires déplorent. Car alors que des centaines de milliers de personnes sont concernées par une eau du robinet de ce type, il n’est pas possible de communiquer à ce sujet. « A la question de savoir combien de Suisses sont exposés, au robinet, à une eau trop chargée en métabolites de chlorothalonil, l’OSAV répond qu’environ 8 % de la population est concernée, soit environ 700 000 personnes. Mais sur les sujets liés à la « pertinence » de ces métabolites, l’office ne peut plus répondre. Question : « L’OSAV est-il libre de communiquer au public les informations qu’il considère comme utiles sur les métabolites du chlorothalonil ? » Réponse : « Non. » » conclue l’article.






Nouveau commentaire :
Facebook Twitter