RSE Magazine
 
RSE Magazine
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Partager

​L’impact des émissions de CO2 était connu depuis le début des années 1970

Sébastien Arnaud
20/10/2021



Un article de trois chercheurs relayés par un documentaire sur France 2 relève que les groupes Total et Elf avaient identifié les risques des émissions de CO2 sur le climat dès 1971.



Creative Commons - Pixabay
Creative Commons - Pixabay
Le sujet en était un dès 1971. « Les entreprises pétrolières auraient été au courant de l'impact de la combustion des énergies fossiles sur le climat dès les années 1970, selon des documents inédits issus des archives des sociétés Elf et Total, que l'équipe de "Complément d'enquête" a pu consulter. Ces révélations sont le fruit du travail de trois chercheurs qui publient, mercredi 20 octobre, un article scientifique sur "les réactions de Total et Elf face au réchauffement climatique". Ces entreprises françaises auraient également nié l'impact des activités humaines sur le climat, jusqu'aux débuts des années 2000, comme le dévoile l'émission diffusée jeudi à 23 heures sur France 2 » rapporte France Info.
 
Les trois chercheurs, qui ont publié un article à ce sujet dans la revue Global Environmental Change  ont exhumé des publications du magazine interne de l’entreprise, Total information. Et noté qu’en 1971 un article rédigé par un expert français avait souligné ce risque : « La circulation atmosphérique pourrait s'en trouver modifiée, et il n'est pas impossible, selon certains, d'envisager une fonte au moins partielle des calottes glaciaires des pôles, dont résulterait à coup sûr une montée sensible du niveau marin. Ses conséquences catastrophiques sont faciles à imaginer... »
 
Quinze ans plus tard, un rapport de la direction de Elf craignait aussi les effets des émissions de CO2 : « On peut y lire que "l'accumulation de CO2 et de CH4 [le méthane] dans l'atmosphère et l'effet de serre qui en résulte vont inévitablement modifier notre environnement. Tous les modèles sont unanimes à prédire un réchauffement », rapporte France Info. Une note qui est soulignée par les auteurs qui affirment que ce constat interne est aux antipodes de la position publique du groupe. « Il y a un décalage entre ce qui est dit en interne et le discours qui était porté vers l'extérieur, vers les décideurs politiques, les arènes internationales, le gouvernement français ou la communauté européenne. Là, au contraire, il y a l'idée de 'ne pas agir trop vite puisqu'il y a beaucoup d'incertitudes', en contradiction déjà avec les conclusions du premier rapport du Giec, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, publié en 1990 » affirme un des auteurs de l’étude, interrogé par la chaine publique.






Nouveau commentaire :
Facebook Twitter