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Respiration consciente : un outil de développement personnel

Marie Laurent
28/12/2019



Marie Laurent est coach professionnel et sophrologue, chargée de formation VEILLE CONFERENCES & FORMATIONS (Lex Squared)



Nous cherchons souvent à l’extérieur ce qui nous permettrait d’améliorer notre vie. Or, nous possédons tous une ressource, un moyen simple et efficace pour accéder à un mieux-être immédiat : notre respiration.

Notre respiration a un impact direct sur notre équilibre. Quel que soit le moment de la journée, que nous soyons actifs ou au repos, nous dépensons souvent de l’énergie inutilement. Notre façon de respirer peut nous aider à nous sentir moins fatigués, moins tendus, moins anxieux, etc. La respiration est une clé du développement de notre potentiel physique et mental. Mieux nous respirons et mieux nous vivons.

La respiration est une fonction qui dépend du système nerveux autonome. Ce geste qui permet d’oxygéner le corps et de rester en vie est tellement naturel et automatique que nous n’y prêtons guère attention. Toutefois, respirer de manière inconsciente nous réduit à n’utiliser qu’un faible pourcentage de notre capacité respiratoire et notre manière de respirer ne correspond pas toujours au vrai besoin de notre corps en oxygène. C’est pourquoi porter notre attention sur notre respiration est d’une grande utilité.

En effet, de tous les mécanismes dépendant du système neurovégétatif, la respiration est le seul sur lequel nous pouvons exercer un contrôle. Cela est d’autant plus intéressant puisque le fait de maitriser sa respiration va aussi agir sur la régulation des autres fonctions vitales gérées par le système nerveux autonome : rythme cardiaque, tension artérielle, circulation et digestion vont être améliorés grâce à une respiration efficacement contrôlée. Le système immunitaire et la sphère émotionnelle en tirent aussi des bénéfices.

Depuis la nuit des temps, les civilisations orientales ont développé des pratiques respiratoires afin d’utiliser cette manifestation de l’énergie vitale, appelée « Prana » par les Hindous et «Chi » par les Chinois, pour maintenir une bonne hygiène physique et mentale.

Il n’en est pas de même dans le monde occidental, notre éducation ne nous apprenant pas à bien respirer. De plus, notre mode de vie moderne souvent empreint de stress, nous amène à trop souvent bloquer les mouvements du diaphragme. Ce grand muscle respiratoire prend la forme d’un parapluie ouvert qui sépare le thorax du ventre. Sous l’effet du stress ou d’un choc émotif, il se bloque automatiquement, empêchant la respiration abdominale et ses bienfaits.
La respiration abdominale est la respiration naturelle et spontanée. Lorsque l’on observe la respiration d’un bébé, l’on peut voir son ventre se gonfler à l’inspiration et se dégonfler à l’expiration.

Cette façon de respirer, sans forcer, permet d’accéder à un état de calme rapidement. Elle renforce le sentiment de confiance et de sécurité intérieure, en permettant un recentrage sur notre corps dans l’instant présent, et en réduisant l’activité mentale. Elle améliore la digestion : celle des aliments et aussi celle des émotions. De plus, expirer profondément permet de bien éliminer les toxines et d’optimiser le renouvellement de l’oxygène.
En général, cette respiration naturelle se perd dans notre culture occidentale vers l’âge de 7 ans, pour faire place à une respiration plus haute, localisée au niveau du thorax. C’est la façon de respirer la plus répandue et elle est en lien avec la sphère émotionnelle. La respiration claviculaire quant à elle est typiquement la respiration du stress.

Une respiration haute bien qu’ayant ses intérêts, notamment en stimulant tonus et vitalité, est superficielle. Ne respirer que de cette manière peut amener à se sentir essoufflé ou à faire de l’hyperventilation.
Respirer superficiellement peut parfois créer une sensation de noeud au niveau du plexus solaire, ce centre nerveux qui est situé au creux de l’estomac. Il est alors nécessaire de rendre sa mobilité au diaphragme, lequel pourrait aussi être qualifié de « muscle des émotions ».
L’activité mentale et les émotions influent sur la respiration et l’inverse est aussi vrai : La respiration a une action sur la vie psychique et l’état émotionnel. Ainsi, le simple fait d’inspirer et d’expirer de façon consciente aide déjà à calmer ses émotions. C’est donc très efficace dans la gestion du stress et de ses symptômes.

Apporter plus d’oxygène au corps en ralentissant et en approfondissant sa respiration permet de relâcher les tensions musculaires dues aux émotions bloquées. Cela a aussi pour effet de faire baisser le taux d’adrénaline et de cortisol et donc de ralentir le rythme cardiaque et diminuer la tension artérielle.
Une étude menée par des neuroscientifiques américains et publiée dans la revue Sciences a démontré qu’il existe un lien réel entre une respiration lente et profonde et le sentiment de calme. Les chercheurs ont en effet identifié le circuit d’un groupe de neurones, responsable de cette connexion.

Prendre l’habitude de faire quelques respirations profondes au moins 3 fois par jour est un exercice simple qui promet une meilleure santé morale et physique.
Au travail, une attention prolongée peut générer des tensions, parfois nous oublions de respirer. Le fait de pratiquer quelques minutes de respiration consciente plusieurs fois par jour permet de se relaxer mentalement et de détendre ses muscles. Cela contribue à diminuer les sources de problèmes musculo-squelettiques et autres maux tels que les céphalées de tension.

Outre ces bienfaits pour la santé, travailler son geste respiratoire en faisant varier son rythme et sa localisation est utile pour développer la concentration et la mémoire, travailler la voix, améliorer le sommeil, réduire la douleur, augmenter les performances sportives, ou encore la créativité.

Dans un travail de développement personnel, prendre conscience de sa respiration est le moyen le plus facile et le plus rapide de se connecter à soi-même et de commencer à observer ses émotions, ses pensées, ses comportements. Selon l’objectif à atteindre, le coach sophrologue pourra proposer la pratique de certains exercices respiratoires dans le but d’accroitre les bénéfices du coaching.

Même s’il existe de multiples façons de respirer, aucune n’est bonne ou mauvaise en soi, chacune ayant son utilité à un moment précis. Il est donc pertinent de régulièrement porter son attention sur sa respiration et d’apprendre à en prendre le contrôle pour en ressentir tous les bienfaits au quotidien, tant dans sa vie professionnelle que personnelle.





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