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Pour Greenpeace, l’industrie automobile est moteur du dérèglement climatique

23/09/2019



Dans un rapport publié début septembre, Greenpeace estime que les voitures vendues par l’industrie automobile en 2018 uniquement vont émettre, au cours de leur cycle de vie, 4,8 gigatonnes d’équivalent CO2 – plus que les émissions annuelles de gaz à effet de serre de l’Union européenne (4,1 gigatonnes d’équivalent CO2).



Source  Pixabay, image libre de droits
Source Pixabay, image libre de droits

Selon Greenpeace, chaque année, malgré leurs promesses soi-disant ‘vertes’, les constructeurs automobiles mettent sur le marché des millions de nouvelles voitures polluantes et promeuvent de gros modèles plus émetteurs en CO2. Ils nous enferment ainsi dans une trajectoire d’émissions de CO2 incompatible avec une limitation de la hausse globale des températures à 1,5°C.

Pour l'ONG, le retour de la loi mobilités à l’Assemblée nationale ce 10 septembre devrait être l’occasion pour les députés et le gouvernement français d’imposer au secteur automobile une date de fin de vente des véhicules diesel et essence adaptée à l’urgence climatique.

Le rapport Droit dans le mur : l’industrie automobile, moteur du dérèglement climatique  examine tout particulièrement l’impact climatique des 12 premiers constructeurs automobiles mondiaux. Sur ces 12 grands pollueurs, Volkswagen est le constructeur automobile dont l’empreinte carbone est la plus lourde. Renault Nissan arrive juste derrière. Toyota, General Motors et Hyundai-Kia complètent le podium des cinq groupes de l’industrie automobile les plus dangereux pour le climat.

« L’urgence climatique est chaque jour plus palpable. Pourtant l’industrie automobile continue de conduire le climat droit dans le mur. L’empreinte carbone de Volkswagen est la pire mais ses concurrents ne font guère mieux. Les voitures vendues rien qu’en 2018 par Renault Nissan vont émettre 577 millions de tonnes d’équivalent CO2 au cours de leur cycle de vie : c’est plus que les émissions annuelles de gaz à effet de serre de l’Australie . Et chaque année, ça recommence », explique Sarah Fayolle, experte des transports à Greenpeace France.

Le rapport met en évidence que la part croissante sur le marché de véhicules plus gros et plus lourds, comme les SUV, tire les émissions de gaz à effet de serre vers le haut. En Europe, la part de marché des SUV a plus que quadruplé au cours des dix dernières années, passant de de 8% en 2008 à 32% en 2018. Quant aux modèles hybrides, tant vantés par les constructeurs automobiles, ils n’ont pas permis de réduire suffisamment les émissions de gaz à effet de serre.

« Face à l’ampleur de la crise climatique, les constructeurs automobiles devraient planifier de toute urgence la fin des véhicules carburant au pétrole : pour limiter la hausse globale des températures à 1,5°C, les dernières voitures essence, diesel ou hybrides devront être vendues en Europe d’ici 2028. En parallèle, il faut absolument réduire le nombre de voitures sur nos routes, même électriques. Les voitures qui continueront de circuler devront être plus petites et partagées. Aujourd’hui, les constructeurs vendent aux automobilistes de fausses solutions tout en continuant leur business-as-usual », estime Sarah Fayolle.

Face à l’irresponsabilité climatique de l’industrie automobile, il appartient aussi aux Etats et aux collectivités locales d’agir sans attendre pour nous libérer du tout-voiture. Il faut aussi sortir du piège du diesel et de l’essence dans lequel nous sommes collectivement enfermés. « Il est maintenant évident que, sans contraintes et réglementations, les industriels de l’automobile ne réagiront pas à temps pour enrayer la crise climatique. Nous attendons donc que nos responsables politiques, à l’échelle nationale et locale, fassent preuve de courage », analyse Sarah Fayolle.

La loi mobilités, à nouveau en discussion à l’Assemblée nationale, doit acter une fin de vente des véhicules diesel, essence et hybrides bien avant 2040. Le projet de loi de finances 2020 doit transformer la prime à la conversion en une prime à la mobilité plus sociale et écologique. Dans nos grandes villes, où le défi climatique se superpose à la problématique de la pollution de l’air, un calendrier de sortie du diesel et de l’essence doit être acté.







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