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Les marques d’un monde solidaire

Gildas Hermary
30/08/2011



Danone, Aventis, Bouygues, Veolia, Kinder, Chèque Déjeuner, la liste des grandes sociétés qui s’investissent toujours plus dans l’humanitaire est longue. Un phénomène qui se développe depuis quelques années, comme le souligne le ministère des affaires étrangères sur son site: « Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’investir dans des actions humanitaires, y compris dans le domaine de l’urgence. Inspirées par des motivations qui procèdent tour à tour d’un engagement de nature citoyenne ou personnelle, de la nécessité de valoriser l’image de l’entreprise ou de stratégies purement commerciales, ces interventions se déploient presque toujours à travers un partenariat ou une liaison avec une ONG. »



Les marques d’un monde solidaire
Pour Franck Hourdeau, de l’UNICEF cité par Le Figaro dans un article consacré à la marque Volvic (Danone) : «Les entreprises et leurs salariés cherchent à donner du sens à leurs activités. L'humanitaire en soi ne fait pas vendre une bouteille. Ce n'est pas un argument marketing dans le sens d'un développement des ventes. Mais cela joue sur l'image de l'entreprise. Peut-être que dans cinq ou dix ans ce clivage entre les entreprises qui ont une bonne image et les autres aura un impact sur leurs ventes.»

Une marque pionnière

« Le commerce équitable s’invite au G20 : Faites le pari de l’humain » titrait le site Internet de Fair Trade/Max Havelaar à l’occasion de la récente Quinzaine du commerce équitable », du 14 au 29 mai 2011. Ce label, aujourd’hui reconnu par tous, a fait de la solidarité sa raison d’être. En fédérant à travers le monde de nombreux petits producteurs et en changeant les méthodes de production, il a amélioré les revenus de milliers de familles.La popularisation de la marque Max Havelaar a aussi contribué à démontrer que le commerce équitable et la bonne gestion de l’entreprise n’étaient pas incompatibles avec les projets humanitaires. Autre atout selon les responsables du réseau international : « Le commerce équitable encourage les producteurs les plus défavorisés du monde des activités économiques qui s’inscrivent dans la durée, dans le respect de l’homme et de l’environnement. En cela, le commerce équitable est une démarche qui s’inscrit dans le développement durable. »

Grandes surfaces et humanitaire

C’est en 2000, que Carrefour crée la Fondation d’entreprise Carrefour dont l’objectif affiché est de favoriser la solidarité, l’insertion et l’alimentation.Depuis, plus de 150 projets ont été initiés à travers le monde en Asie, en Amérique du Sud et en Europe. Au Brésil, les magasins Carrefour se sont mobilisés pour venir en aide aux sinistrés des inondations de janvier 2011 dans la région de Rio. Des produits de nécessité, dont 450 tonnes de nourriture, ont été rassemblés et distribués en s’appuyant sur la plateforme logistique de l’enseigne ; une opération menée avec la Croix Rouge. Les domaines d’intervention varient selon les pays. Ainsi en Indonésie la Fondation Internationale Carrefour s’est associée au programme de microcrédit développé par l’association YSC (YayasanSahabatCipta). Cette ONG a pour mission d’aider des communautés locales à développer un modèle d’économie durable en incitant les gens à créer leur propre commerce. Ce programme concerne près de 200 familles.

La solidarité en vue

Si le grand public connait le célèbre jingle publicitaire de la marque Optic 2000, on sait moins que l’entreprise est en fait une coopérative d’opticiens qui se classe en 6ème position des enseignes de distribution en France et leader sur son marché. Cet esprit coopératif se manifeste aussi dans les actions de solidarité. Pour l’Afrique, Optic 2000 organise au Burkina Faso l’opération « Donnez une 2ème vie à vos lunettes » qui permettra de récupérer 200 000 lunettes en France et de reverser environ 220 000 euros à l’UNICEF. En mettant en œuvre le projet « Vision Solidaire », Optic 2000 entend aussi démontrer qu’une entreprise « socialement solidaire peut être aussi économiquement solidaire ». Originalité de cette démarche, Optic 2000 favorise le « made in France », en privilégiant la fabrication de montures et de verres dans des ateliers hexagonaux, une autre façon de mettre en place le développement durable près de chez soi. Optic 2000 verse à une association caritative de 1 à 3 euros sur les montures « made in France » vendues. En 2010, 152 000 paires ont ainsi été vendues. Si l’opération est lancée nationalement, c’est au niveau régional qu’elle s’organise en mobilisant le réseau de ses 1818 points de vente du groupe.

On le voit, commerce et solidarité font de plus en plus bon ménage. Les marques interviennent dans tous les domaines humanitaires et partout sur la planète. Elles apportent leur aide sur la base de leur savoir-faire, de leurs compétences, tout en mettant au maximum en œuvre leur réseau commercial et en mobilisant leurs salariés pour de justes causes. En période de crise, cette participation active à la solidarité est la bienvenue.

Voir à a ce sujet:
Les entreprises et l'humanitaire (France Diplomatie)