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Le transport maritime va-t-il se doter d’un « nutri-score » ?

Jean-Baptiste Giraud
19/02/2024



Le transport maritime, placé sur le devant de la scène durant la Covid-19 puis à cause des conflits en Mer Rouge, se trouve aujourd'hui confronté à l'impératif de réduction de son empreinte carbone. L'introduction d'un "Nutri-score" pour les navires s'inscrit dans une démarche plus globale visant à décarboner ce secteur, responsable de 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.



L’OMI veut la neutralité carbone pour les bateaux

L'Organisation Maritime Internationale (OMI), branche de l'ONU, pilote cette initiative. En fixant comme horizon la neutralité carbone d'ici 2050, l'OMI a déjà posé les premiers jalons d'une stratégie de décarbonation en 2018, axée sur l'amélioration de l'efficacité énergétique des navires. L'introduction du Nutri-score maritime en 2024 marque une accélération de cette stratégie, avec pour ambition de classer les navires selon leur performance environnementale, de A pour les plus vertueux, à E pour les moins performants.

Le Nutri-score maritime contraindra les navires mal classés (D et E) à élaborer des plans d'action pour améliorer leur note. Ce mécanisme prévoit une évolution annuelle des classifications, poussant ainsi les acteurs du secteur à s'engager dans une démarche d'amélioration continue. Les navires les moins polluants bénéficieront, quant à eux, d'incitations telles que des taxes portuaires réduites.

Quels sont les enjeux et défis?

Malgré son potentiel, ce système suscite des critiques, notamment de la part des organisations environnementales qui le jugent insuffisamment contraignant. L'absence de sanctions directes pour les navires ne respectant pas les critères pose question. Toutefois, l'Union européenne pourrait jouer un rôle de régulateur complémentaire en intégrant le secteur maritime dans son système de quotas carbone, introduisant ainsi une dimension punitive à travers une taxation environnementale.

« L'Europe commence à engager la taxe environnementale, notamment par l'entrée des quotas carbone pour le secteur maritime. Actuellement, elle met en place, notamment sur les liaisons entre l'Europe et le reste du monde, ce qu'on appelle le MRV. C'est-à-dire que les bateaux sont censés fournir un calcul de leurs émissions. Sur la base des émissions, il va y avoir un quota carbone et une taxation », a déclaré Yann Briand, chercheur à l'Institut français du développement durable et des relations internationales, jeudi 15 février 2024 dans La Matinale de la RTS.





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