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Le récit d'un sénateur

La Rédaction
15/05/2024



Sénateur de la Haute-Vienne pendant plus de dix-huit and, Jean-Claude Peyronnet partage aujourd'hui son parcours dans son dernier ouvrage "Itinéraire d'un élu des territoires" paru chez VA Éditions.



Nous avons lu votre ouvrage avec passion. Nous nous prenons à regretter que vous n'ayez rien écrit depuis votre livre sur Turgot il y a quarante ans.

Rien écrit ? Vous voulez dire rien publié !
 
En réalité je n’ai pas cessé d’écrire et cela pourrait faire des pages et des pages ! Lorsque j’ai volontairement démissionné de mes fonctions de Président du Conseil Général de Haute Vienne, les chefs de service m’ont offert un ouvrage unique constitué de mes discours d’ouverture des sessions. Cela représente un volume de plus de cinq cents pages qui n’a d’intérêt que parce qu’il a été écrit par moi seul. Je n’ai bien sûr jamais manqué de projets, de suggestions mais au bout du compte, je rédigeais le plus souvent d’un trait le matin même des sessions un texte que j’avais médité dans ma tête plusieurs jours auparavant.
 
 Et pourtant cela ne représente qu’une petite partie de ce que j’ai pu écrire. Il y avait aussi les notes diverses en direction des élus ou des services, les discours d’accueil lorsqu’ils n’étaient pas improvisés, les interventions lors de colloques etc… sans oublier évidemment les interventions à l’Assemblée nationale et surtout au Sénat. C’est le lot commun à tous les chefs d’un exécutif important. (Ou même secondaire ?) 
 
Cela mériterait-il une édition ? Non bien sûr parce probablement beaucoup de ces textes sont de circonstance et sûrement fortement « datés ».

Pourquoi avez-vous souhaité dédier un livre à votre expérience d’élu du Limousin ?

Cette démarche est assez courante. Il arrive souvent qu’à la fin de sa vie (nous y sommes !) l’on souhaite se retourner sur son parcours et faire une sorte de bilan.
 
Je n’avais au début aucunement l’intention de publier quoi que ce soit. J’écrivais pour mes enfants afin qu’ils sachent d’où je viens et d’où ils viennent eux-mêmes. Et puis chemin faisant je me suis dit que ça pouvait peut-être intéresser un public plus large, mais je ne cherche pas à envoyer un quelconque message ! C’est une relation plutôt linéaire avec des pauses sur des endroits particuliers et sur des rencontres.

Une relation intime !

Je ne dirais pas vraiment ça mais plutôt « extime » autant que je puisse utiliser ce terme assez récent et dont le sens n’est pas bien fixé. Je le comprends quant à moi comme l’exploration moins de l’auteur que des territoires qu’il a traversés ; des territoires qui lui sont extérieurs en quelque sorte et pour une part importante l’objet du hasard.  

Que ce soit par hasard ou volontairement vous avez rencontré beaucoup de fortes personnalités, laquelle ou lesquelles vous ont le plus influencé ?

J’ai beaucoup de mal à répondre à cette question car je ne suis pas conscient des influences que j’ai pu subir. Je n’étais pas en tout cas de ces étudiants qui se pressaient auprès de tel prof après le cours pour le féliciter et se faire « mousser » sans doute aussi. Bien sûr que j’ai dû être influencé par les célèbres et fortes personnalités que j’ai croisées. Et je dis bien « croisé » car je n’ai jamais cherché à suivre leur chemin.
 
En fait si j’ai été influencé c’est dans l’enfance. Par mon père bien sûr que j’évoque dans le livre mais surtout par un instituteur, ami de mon père, qui était aussi secrétaire de la section socialiste de la commune et du canton. Alcoolique et souvent volontairement grossier il exhalait de lui une pure chaleur humaine qu’il diffusait au fil des mots dont il était un inventeur magnifique. Très attentif à l’avenir de la commune il ne chercha jamais un quelconque avantage pour lui-même préférant la recherche des champignons dont il était un véritable expert. J’ai beaucoup regretté qu’il meure sans avoir pu savoir que j’étais élu à la présidence du Conseil Général.

Fort de votre expérience quel conseil donneriez-vous à une jeune personne qui aspire à une carrière politique surtout si elle souhaite œuvrer au niveau local ou régional ?

De ne pas révéler trop tôt ses intentions et de ne pas se décourager devant les échecs. Mais je me méfierais d’un personnage qui n’entrerait en politique que pour faire carrière !





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