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L’action des ONG à Bruxelles : une influence étrangère hors de contrôle ?

Thibault Kerlirzin
05/04/2022



Des rencontres avec la Commission aux campagnes de mobilisation, les ONG influent sur le processus législatif européen. La Fondation Identité & Démocratie a publié un rapport fourni qui décrypte leur activité tentaculaire.
Consultant en stratégie d’intelligence économique et spécialiste dans l’analyse du rôle trouble que jouent les ONG, Thibault Kerlirzin est l’auteur de « Greenpeace, une ONG à double-fond(s) ? » (VA Éditions).



Une forte influence extraeuropéenne

Ce rapport de Thibault Kerlirzin souligne que plusieurs des principales ONG qui exercent un lobbying effectif sur la Commission sont étrangères à l’UE. La Bill & Melinda Gates Foundation, The Pew Charitable Trusts et Global Citizen sont de droit américain. Le World Economic Forum, dont Ursula von der Leyen fut membre du Conseil d’administration, est suisse. L’Open Society Foundations de George Soros est américaine. Transport & Environment comme l’European Climate Foundation sont financées principalement par des mécènes extracommunautaires.
 
Par leur poids ou la personnalité de leurs dirigeants, elles bénéficient pourtant de passe-droits pour dicter aux fonctionnaires européens les réformes politiques, économiques et sociétales à mener au sein de divers portefeuilles. Leur action s’appuie par ailleurs sur d’autres ONG et structures (cabinets de conseil, think-tanks) que ces organisations financent. Ce mécénat renforce leur capacité de pression par la multiplication de revendications communes sous des apparences de diversité.

Un besoin de contrôle

Dispensées du suffrage universel, les ONG ne disposent d’aucun mandat électif. Elles se présentent pourtant comme les garde-fous des excès comme des carences des démocraties et de l’activité des entreprises. Néanmoins, aucun mécanisme ne vient contrôler ces organisations, qui se révèlent être pour l’essentiel les rouages d’une guerre économique et cognitive. Par conséquent, cet aspect appelle plusieurs réponses.
 
Le rapport propose des pistes : audit européen sur l’influence extracommunautaire des ONG, Freedom of Information Act européen pour garantir une transparence totale des échanges ONG/fonctionnaires de la Commission, mise en lumière du débauchage de fonctionnaires et des revolving doors, ou encore enquête sur les conflits d’intérêts entre les ONG, leurs activités économiques et celles de leurs bailleurs de fonds… Avec en toile de fond, l’objectif que la politique européenne ne soit pas orientée par des influences extérieures aux intérêts européens.






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