L’accessibilité numérique : pour une technologie inclusive

Prenons l’exemple d’un ordinateur et d’une personne déficiente visuelle qui est en train de lire cet article sur le site de RSE magazine.

Il y a deux possibilités. La première, la personne ne peut pas utiliser sa vision résiduelle (elle est aveugle ou trop malvoyante). Dans ce cas, elle utilise un lecteur d’écran.
Ce lecteur d’écran peut être un logiciel équipé d’une synthèse vocale qui va lire les informations sur la page Internet. L’ensemble des informations ? Non. Les images ou les graphiques, s’ils ne sont pas décrits, rendent impossible leur lecture par l’utilisateur déficient visuel. Ce sont les administrateurs du site qui doivent décrire de façon simple ce que l’on a sur l’image.
Egalement, une personne déficiente visuelle peut utiliser un afficheur braille. Cet appareil connecté à l’ordinateur, similaire à un clavier mais avec des picots pour le braille qui lui permettent ainsi de lire les informations inscrites à l’écran. De même, si les images ne sont pas décrites, il sera impossible pour l’internaute déficient visuel d’avoir une lecture de ce fichier.

Photo d’un afficheur braille

Si la personne peut se servir de sa vision résiduelle, elle utilisera des logiciels qui vont agrandir le contenu de la page et modifier l’affichage des couleurs (écriture blanc sur fond jaune ou noir selon les pathologies, suppression de certaines couleurs…).

Enfin, l’approche des internautes voyants est radicalement différente. Les voyants ont une vue d’ensemble et vont vers les informations qui les intéressent. Les déficients visuels ne peuvent avoir cette approche d’ensemble. Les éditeurs de site peuvent proposer une navigation par titres, tables des matières… qui va permettre ainsi cette vue d’ensemble. En effet, un site dit accessible a ses informations hiérarchisées par différents niveaux de titre. La synthèse vocale va lire les informations de premières importances puis descendre de niveaux au fur et à mesure. Egalement, des raccourcies clavier permettent à l’internaute déficient visuel de sélectionner plus rapidement l’information pertinente.
Imaginez-vous avec une voix qui vous lit toute cette page alors que vous souhaitez juste accéder à l’hyperlien vers notre compte twitter !

Photo d’une personne malvoyante sur son poste de travail. L’affichage de l’écran est adapté à sa pathologie.

La technologie, une aide à l’emploi

Si cette première partie peut vous vous faire sentir les obstacles d’un Internet peu accessible, le numérique est pourtant un vrai levier pour l’inclusion des personnes déficientes visuelles, en particulier sur la question de l’emploi. La plupart des métiers aujourd’hui nécessitent un smartphone, un ordinateur, un accès à Internet…
Par exemple, parmi nos administrateurs, un est webéditeur, d’autre sont comptable, avocat, autoentrepreneur… La liste est longue de tous les métiers possibles où le numérique est indispensable.

Agir pour l’accessibilité numérique

Si les nouvelles technologies élargissent l’éventail des possibles, elles doivent donc être accessibles. Bien sûr l’employeur n’est pas seul face à cette question. Des structures d’accompagnement du salarié déficient visuel et de l’employeur existent. A Voir Ensemble, nous avons plusieurs services d’appui à l’emploi. Nos professionnels interviennent pour l’adaptation du poste de travail et la sensibilisation des collaborateurs.
Au-delà de la question de l’emploi, notre association se bat pour faire bouger les lignes sur la question du numérique accessible.
Aujourd’hui, le problème n’est plus vraiment l’accessibilité en termes d’accès à l’information. C’est acquis, le cadre législatif existe tant au niveau français qu’européen. Le combat est du côté de l’investissement pour que les outils et supports soient adaptés et accessibles aussi financièrement.
Par nos adhérents et nos professionnels, nous sensibilisons chaque jour à cet enjeu crucial.
Alors, ensemble faisons bouger les lignes pour une révolution numérique inclusive !