JO 2024 : écolos, mais pas assez ?

Les organisateurs de Paris 2024 ont promis un événement moins polluant, avec une empreinte carbone réduite de presque moitié par rapport aux éditions précédentes de Londres en 2012 et Rio en 2016. Toutefois, cette réduction à 1,58 million de tonnes de CO2, bien qu’ambitieuse, cache une stratégie incomplète. « Bien que les intentions soient louables, il est crucial de comprendre que la réalité des chiffres peut parfois être trompeuse sans une méthodologie transparente et vérifiable », souligne Benja Faecks de Carbon Market Watch. L'engagement vers une transparence accrue et une méthodologie claire reste donc une attente majeure de la communauté internationale.

Les secteurs du transport et de la construction représentent les principales sources d'émissions, avec respectivement 40 % et 32 %. Des efforts ont été faits, notamment avec l’utilisation d’infrastructures existantes ou temporaires et des menus végétariens pour réduire les émissions. Cependant, « les limitations actuelles dans la gestion des émissions liées au transport aérien restent un défi majeur », explique l’organisation. La nécessité de repenser ces aspects de manière radicale devient impérative pour aligner les Jeux avec les objectifs climatiques mondiaux.

L’idée d’une refonte radicale des Jeux Olympiques germe parmi les experts et les activistes. Carbon Market Watch propose un modèle où chaque discipline pourrait se dérouler dans une ville différente, accessible principalement aux populations locales. « Ce modèle non seulement diminue le bilan carbone mais augmente également l'accessibilité des Jeux », argumente César Dugast d'éclaircies. Cette vision innovante pourrait représenter une révolution dans l’organisation des Jeux, en harmonie avec les exigences de notre ère climatique.

Le choix des sponsors pour Paris 2024 suscite également des controverses. L’absence de critères climatiques stricts pour les partenaires commerciaux souligne une opportunité manquée de promouvoir des pratiques plus durables. Gilles Dufrasne de Carbon Market Watch insiste : « Il est crucial d’associer des partenaires qui partagent une véritable vision écologique afin d’éviter les cas de greenwashing et de soutenir un changement authentique. »