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Gestion de sortie crise – l’importance du réseau

Bertrand Guezel
15/05/2020



Les réseaux ne sont pas que sociaux et informatiques, on tend parfois à l’oublier dans un monde du travail qui a fait, durant la période du confinement, l’apprentissage et l’appropriation du télétravail et de la connectivité substitut confortable aux réunions physiques et présentielles traditionnelles.



Des sondages empiriques réalisés dans l’entourage professionnel montrent que « revenir au bureau » n’est pas vécu comme un rêve. Après tout s’éviter des heures dans les transports en commun, se donner une maitrise complète de son emploi du temps de travail, accepter de travailler de chez soi (surtout quand les enfants sont à l’école) motivent. La présence sur un lieu de travail ne pourrait être que ponctuelle et épisodique. La motivation des salariés et leur capacité de s’investir et de se concentrer en seraient renforcées n’ayant pas à subir les tracas des horaires de RER ou de la foule agglutinée aux heures de pointe.

Ce qui pouvait être vécu comme un pensum de crise tend à se révéler une zone de confort permettant à la fois de travailler pour son entreprise et de s’aménager une vie personnelle plus agréable. Si cette réalité n’est pas complétement fausse elle n’en est pas moins porteuse de risques pour les entreprises et, plus généralement, notre économie mais aussi pour les salariés.  

Ces derniers risquent de perdre de vue que les réseaux sociaux ne pourront jamais complétement se substituer au « réseau » relationnel et que le contact direct est souvent plus parlant que celui par écrans interposés. Il n’est donc pas inutile de faire quelques rappels en la matière pour éviter que les salariés et professionnels à force d’être hyper connectés se retrouvent, un jour, complètement déconnectés du monde réel.

Sortir de sa zone de confort mais pas à n’importe quel prix
 
A de rares exceptions près, notre population a démontré au cours des dernières semaines une certaine résilience et une solidarité face à la menace.
 
Avec la levée progressive des restrictions de déplacement, nous sommes appelés à retourner au bureau, revoir nos collègues mais aussi reprendre contact avec nos clients et partenaires.
Pour certains, il faut relancer les projets là où ils ont été mis momentanément en pause.
Pour d’autres, de nouveaux projets vont naître. De nouvelles solutions vont être demandées pour répondre au besoin d’évolution et d’adaptation des organisations.
 
Il nous faut désormais mettre à profit la résilience, la flexibilité et l’ingéniosité démontrées dans la sphère personnelle et les transposer dans le monde professionnel.
Pour beaucoup, cela va nécessiter de s’appuyer sur d’autres personnes : collaborateurs ou partenaires.
Que sont-ils devenus pendant cette période de confinement ? Si vous avez la réponse à cette question, c’est que vous avez soigné votre réseau pendant cette période.
Félicitations !
En effet, vous avez compris que le confinement n’allait pas durer indéfiniment et qu’il fallait se préparer au retour.
 
Nous en sommes en guerre
 
 Il ne peut pas être demandé à la population civile d’être préparée aux crises internationales telle que celle que nous traversons. L’ampleur dépasse forcément nos anticipations.
A notre crédit toutefois, notre force d’adaptabilité.
Devant le défi de la pandémie et l’enjeu des conséquences, nous avons retroussé les manches, accepté les contraintes et adopté un mode de vie présentant de nouvelles restrictions et créé des solutions en vue de jours meilleurs.
En sommes, nous courbons l’échine et nous serrons les dents, le temps que cela passe.
Nous sommes entrés en résistance.
Pendant et – peut-être plus encore – après cette période compliquée par essence, la force de notre réseau se révèlera constitutif de notre chemin vers la reconstruction.
 
Encore faut-il l’entretenir, ce réseau.
Pendant ce temps passé chez nous, nous avons pris des nouvelles de nos familles et amis plus ou moins proches.
Et bien sûr, nous avons pris le temps de prendre des nouvelles de nos collègues, nos clients, nos fournisseurs, nos partenaires car ce sont eux qui vont nous aider à reprendre le travail dans de bonnes conditions, à être alimenté en tâches motivantes intéressantes intellectuellement, motivantes.
D’où l’importance de soigner ce réseau : comment va-t-il ? Comment s’en sort-il dans cette période ? Comment puis-je l’aider à s’adapter ?
 
Accepter l’échec. Recommencer
 
Après avoir serré les dents, on lâche la bride. La résilience démontrée dans le passé récent doit se projeter dans l’avenir immédiat.
Communiquons, interrogeons, consultons notre réseau, partageons nos idées, partageons nos projets, présentons nos partenaires à nos clients.
Bien sûr, compte tenu de la situation de beaucoup d’entreprises au sortir du confinement, certains clients chercheront des solutions pour réduire la facture, certains projets ne trouveront pas leur financement, d’autres seront stoppés en cours de route.
Acceptons que certains projets échouent. Recommençons.
La force de notre réseau sera le facteur multiplicateur des opportunités.
 
Dans chaque épreuve, ne cherchez pas l’ennemi, cherchez l’enseignement (Mikao Usui)
 
2020 nous met à l’épreuve. Soyons à la hauteur du défi, soyons résilient dans le travail comme nous le sommes dans nos vies personnelles et souvenons-nous que, quoi qu’il arrive, le monde regarde comment cela se passe dans notre pays. Pour nous critiquer ou nous féliciter.


Il y a aujourd’hui assez de matière pour que nous réalisions des choses telles que nos méthodes de travail, de coopération, de fabrication, soient érigées en modèle dans les années à venir.
La matière et les outils sont là, devant nous : à nous de décider quoi en faire.
Et avec qui.
 

Bertrand Guezel
Managing Director, Decknet.
Entrepreneur dans le domaine des télécoms, des datacentres et de la cybersécurité.
Consultant Technologies pour Paris 2024.
Vice-président de l’International Sport Technology Association