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Génération Z, la génération médiatisée?

12/05/2021



Léna Van Nieuwenhuyse est présidente et fondatrice du média Pass'Politique. Dans un objectif de réconcilier les jeunes générations à la politique, elle analyse avec nous le rôle qui doit être attribué aux acteurs de l'Etat français de demain. Dans l'ouvrage "Génération Engagée" paru chez VA Editions, elle parle de cette génération qui devra relever des défis toujours plus importants pour l'avenir.



Pensez-vous que la prise en considération des nouveaux médias par les personnalités politisées ait vocation à faire entre les nouvelles générations dans la sphère politique ?

Les nouveaux médias, en particulier numériques, permettent aux personnalités politiques de s’adresser directement à une frange de la population qui aura davantage tendance à délaisser les médias traditionnels pour se tourner vers les réseaux sociaux et les plateformes comme Twitch, YouTube ou ClubHouse, afin de s’exprimer et s’informer. Cette tendance arrive à un moment où la demande et l’offre se croisent : les jeunes et les personnalités politiques souhaitent se parler sans barrières et les initiatives allant dans ce sens se multiplient. L’objectif final de ces nouveaux modes d’informations est d’intégrer les nouvelles générations dans la sphère politique.

Vous parlez des nouveaux modes d’information. Est-ce la fin définitive des médias traditionnels, rejetés par une génération qui a trouvé des voies alternatives ?

Les deux doivent être complémentaires et ne doivent pas être opposés. Les médias alternatifs peuvent se développer parallèlement aux médias traditionnels. L’offre, la cible et les codes ne sont pas les mêmes.  Cependant, je pense qu’à terme les médias traditionnels subiront ce que les hôtels ont subi avec l’arrivée d’AirBnB ou ce que les chauffeurs de taxi ont subi avec Uber. Ils devront s’adapter, revoir leur offre et imaginer d’autres canaux de communication, comme BFM le fait aujourd’hui sur Twitch ou France Télévision sur TikTok.  

Quelles dérives restent absolument à éviter dans la pratique généralisée des nouvelles technologies de l’information ?

Selon moi, deux dérives capitales existent : l’instantanéité et les fausses informations, très souvent liées. Aujourd’hui les réseaux sociaux marquent l’émergence d’une volonté d’instantanée. En l’espace d’une minute, il est possible de publier et de diffuser une information dans le monde entier. Le problème étant que la qualité d’une information fiable et vérifiée est sacrifiée au dépend d’une information rapide. Cela pose dès lors le problème des fausses informations, une menace directe pour notre démocratie.

Cette mutation des milieux politiques et sociaux peut-elle amener, impulsée par votre génération, à une nouvelle forme d’exercice de la démocratie et du pouvoir ?

Totalement. Notre génération est en train de transformer son rapport à l’information, à la politique et plus globalement à la démocratie. Elle est singulière dans son utilisation du numérique, ainsi dans sa conception de l’engagement et de la chose publique. Délaissant les structures traditionnelles d’engagement – de la même façon que les médias traditionnels -, elle aura tendance à s’engager ponctuellement, pour une personnalité ou une cause. La démocratie doit faire face à ces changements et doit s’adapter, au moment même où la nouvelle génération appelle à une redéfinition de l’exercice du pouvoir.






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