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En Australie, le changement climatique aggrave les feux de brousse

La Rédaction
09/01/2020



Depuis octobre, le sud-est de l’Australie subit une vague de feux de brousse dont l’étendue est d’ores et déjà inédite.



Photo : pxhere
Photo : pxhere
Les dégâts sur la biodiversité et les habitants sont considérables. Si les incendies sont communs dans le pays, jamais ils n’avaient connu une telle ampleur. Au centre des critiques, le très climatosceptique Premier ministre australien, Scott Morrison, tente d’apaiser la crise dans un pays qui, selon l’Observatoire international Climat et opinions publiques d’EDF (Obs’COP 2019), reste sensible au changement climatique.
 
Faune, flore, pertes humaines : des dégâts déjà inestimables
 
Huit millions d’hectares, soit environ 80 000 km2 de terres, ont été ravagés dans le pays depuis octobre. Rappelons que les feux de forêt californiens de 2018, déjà très médiatisés, n’avaient touché que 8 000 km2 de terre. Des chiffres malheureusement provisoires. En effet, les autorités prévoient d’ores et déjà que les feux devraient se poursuivre pendant encore plusieurs semaines. Les éventuelles pluies, qui pourraient stopper la propagation des feux, sont encore attendues.
 
Les derniers chiffres font état de la disparition d’un milliard d’animaux du fait des incendies. Des données qui n’incluent ni les insectes ni les invertébrés. À ces chiffres devraient s’ajouter 10 000 dromadaires sauvages qui seront abattus dans les prochains jours, car ils constituent un risque pour les collectivités, dont ils s’approchent de trop près afin de puiser l’eau. Un impact considérable dans un pays où la diminution de la biodiversité atteint des records mondiaux. En effet, « l’Australie a le taux d’extinction le plus élevé au monde pour les mammifères » a expliqué le professeur Kosu à la radio australienne, mardi dernier.
 
Au niveau humain, la situation est aussi très délicate. 100 000 personnes ont été évacuées et le bilan humain est lourd. 26 morts, dont quatre pompiers, sont à déplorer et plus de 1 800 maisons sont détruites. La France a annoncé l’envoi de cinq experts afin d’aider le gouvernement australien à faire face à ces incendies destructeurs. Ces hommes sont, selon le Ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, très acculturés « (aux) stratégies de lutte aérienne, (aux) luttes contre les feux de forêt en gestion de crise et (à) d’autres spécialités ».
 
 Le changement climatique, un facteur aggravant
 
Jamais l’Australie n’avait connu un mois de décembre si chaud. Et les incendies restent favorisés par des conditions météo particulièrement arides. Le changement climatique, qui impacte à la hausse les températures, joue un rôle désormais avéré. « Le changement climatique influence la fréquence et la sévérité des conditions de feux de forêt dangereux », explique le Bureau météorologique australien. Une lecture confirmée par le représentant australien de Greenpeace, David Ritter, qui affirme sur Twitter que, « depuis 2013, il y’a eu au moins 18 avertissements d’experts liant changement climatique et aggravation des feux de brousse ». Avec des températures records supérieures à 40 °, grimpant parfois jusqu’à 45 °, des vents en rafales, tous les facteurs sont réunis pour favoriser une propagation, rapide et massive, des feux de forêt. S’il n’est pas le principal facteur de déclenchement des feux, le climat reste cependant un facteur aggravant dans un pays habitué aux incendies. « Nous observons probablement en Australie ce à quoi pourraient ressembler les premières étapes du changement climatique dans d’autres parties du monde », a ainsi expliqué Chris Dickman, professeur à l’Université de Sydney.
 
Un Premier ministre climatosceptique mais une population climatoconsciente selon l’Obs’COP 2019
 
Le Premier ministre du pays fait l’objet de critiques majeures. Pour son climatoscepticisme déjà. Adepte d’une vision eschatologique revendiquée, Scott Morrison imagine une éventuelle fin du monde comme une volonté divine, dont le changement climatique ne serait qu’un pendant. L’Australie est, en outre, l’un des principaux exportateurs de charbon, une source d’énergie très largement responsable du changement climatique. Et le Premier ministre actuel est, sans doute, l’un des plus fervents soutiens du développement de l’économie minière. Si l’ensemble de la planète vivait comme la population australienne, 4,5 terres seraient nécessaires pour subvenir aux besoins de l’humanité. En 2015, l’Australie était classée au 7e rang des pays par émissions de dioxyde de carbone par habitant, avec 18,62 tonnes par an et habitant.
 
Pourtant, la population est très largement sensibilisée aux enjeux du réchauffement climatique. En effet, selon l’enquête mondiale Obs’COP 2019 menée par l’électricien français EDF sur la perception du changement climatique dans les différents pays du monde, 69 % des Australiens se déclarent « un peu plus inquiet » ou « beaucoup plus inquiet » du changement climatique que dans les cinq années précédentes. De même, ils sont respectivement 49 % et 54 % à considérer le changement climatique et les évènements climatiques extrêmes (feux de forêt, canicule…) comme les problèmes liés à l’environnement les plus préoccupants dans le pays. Mais, toujours selon l’Obs’COP 2019, si le climato-scepticisme concerne environ 31 % de la population mondiale, l’on constate « une forte pénétration aux États-Unis, en Chine, en Arabie Saoudite, en Australie et en Norvège  ».
 






1.Posté par Jean-Pierre Bardinet le 12/01/2020 11:16
En 1975, période plus froide que de nos jours, avec une plus forte pluviométrie, 15% du territoire australien a brûlé, ce qui confirme que ce que vous racontez, c'est du grand n'importe quoi.

Voici une analyse objective et sensée du climatologue US Roy Spencer ;
https://wattsupwiththat.com/2020/01/09/are-australia-bushfires-worsening-from-human-caused-climate-change/

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