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« Écologisation » du travail : l’exemple de deux sociétés coopératives

Jean-Baptiste Giraud
22/12/2023



Dans une récente étude, le Céreq s'est penché sur deux entreprises coopératives, mettant en lumière leur approche novatrice de l'écologie et de l'organisation du travail.



Quand la réduction de l’impact environnemental et la promotion de l'équité sociale vont de pair

C’est une question assez novatrice que s’est attaché à explorer le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq), un think-tank placé sous la tutelle du ministère du Travail : l’« écologisation » du travail. Pour ce faire, les auteurs ont observé les pratiques RSE au sein de deux entreprises : l'une étant une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) engagée dans la recherche, la formation, et l'insertion sociale, et l'autre, une SCOP (Société Coopérative et Participative) spécialisée dans la fabrication de thé et tisanes.

Les deux structures partagent une vision commune de l'écologie, considérée comme un projet politique visant à réduire leur impact environnemental et à promouvoir l'équité sociale. Cette approche se traduit par des pratiques telles que le recyclage, l'utilisation de circuits courts et une gouvernance participative. Dans ces coopératives, le renouvellement des métiers n'est ni un objectif ni une réalité : au contraire, c'est l'accroissement de l'autonomie et de la polyvalence des salariés qui marque un tournant significatif. Cette évolution favorise un environnement de travail plus dynamique et gratifiant.

Matériaux, énergie et circuits courts, des composantes essentielles

Alors, quelles bonnes pratiques peut-on observer dans ces deux sociétés ? La SCOP se distingue par une « écologisation » profonde de ses activités. Les opérateurs adoptent des pratiques respectueuses de l'environnement, comme l'usage de matériaux de qualité (cellophanes recyclables, papiers sans vernis) et un tri minutieux des déchets. La production respecte des standards environnementaux élevés, notamment par l'utilisation de circuits courts. Le projet coopératif comprend également un volet énergétique visant l'autonomie de l'usine grâce à l'énergie solaire. Enfin, l'écologie est intégrée à travers des instruments de gestion tels que la certification AB par Ecocert et une charte environnementale propre à l'entreprise. Cette initiative s'accompagne de partenariats favorisant l'implantation d'autres structures de l'économie sociale et solidaire (ESS) sur leur site.

Malgré ces avancées, la SCOP rencontre des difficultés à se détacher complètement de la grande distribution, dont elle est un fournisseur majeur, mais qui exerce une forte pression sur les marges, limitant les possibilités d’investissements « environnementaux ». Cette dépendance soulève des questions sur la viabilité à long terme des bonnes initiatives engagées par la SCOP dans le contexte économique actuel.

La démocratisation de l'organisation du travail, l’un des leviers de l'« écologisation »

Dans la SCIC, l'« écologisation » passe moins par des leviers « matériels » et plus par la démocratisation de l'organisation du travail. Cela implique des débats récurrents sur la régulation des normes de travail, la participation des salariés aux décisions et orientations prises par la structure, le partage d’un certain nombre de tâches (accueil des visiteurs, entretien des espaces) et la mutualisation des compétences. Le recrutement, quant à lui, se fait selon un processus d’intégration.






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