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Diagnostic in vitro : Abbott a commercialisé des machines non fiables

15/01/2021



« Le Monde » révèle que l’un des leaders mondiaux des diagnostics in vitro, Abbott, a commercialisé des machines en sachant qu’elles n’étaient pas absolument fiables. Les enjeux économiques ont eu raison de la responsabilité et prudences élémentaires pour le secteur médical.



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A lire l’enquête du « Monde », on comprend que les enjeux économiques étaient trop importants pour que des décisions sereines soient prises. Lorsque la compagnie, un des géants du secteur du diagnostic in vitro, sort sa machine Alinity les ambitions sont gigantesques. Avec cette machine, Abbott espère remporter d’importantes parts d’un marché évalué à plus de 50 milliards de dollars. « Mais les automates n’ont pas tout à fait rencontré le succès escompté. D’après plusieurs mails envoyés par des clients à Abbott, et dont Le Monde et Die Zeit ont pris connaissance, deux modules en particulier ont montré des défaillances : Alinity « i », pour « immuno-analyse », sur lequel sont réalisés les dosages d’hormones et les recherches de virus ; et Alinity « c », pour « chimie », utilisé pour des analyses plus communes, comme la mesure des taux de calcium ou de glycémie. Dans un message daté du 30 novembre 2019, Béatrice Ricard, biologiste au sein du réseau de laboratoires français Cerballiance, se plaint d’une « intensification des problèmes » sur le plateau technique de Lisses (Essonne), évoquant notamment « six modules à l’arrêt » sur une seule journée » rapporte le quotidien français qui a collaboré sur cette enquête avec le journal allemand Die Zeit.
 
En France ce sont des laboratoires qui ont commandé les automates qui se sont plaints le plus directement, tandis qu’en Allemagne les critiques émanent notamment d’un hôpital à Hambourg. 
Détaillant les avaries ou problèmes rencontrés, Le Monde publie des éléments intrigants sur les pressions économiques en dépis du bon sens : « Printemps 2016. Au cours d’un séminaire de préparation du lancement d’Alinity raconté au Monde et à Die Zeit par deux témoins, le management américain fait part de problèmes de fiabilité et de cadence aux directeurs régionaux. Parmi eux, les représentants des « Big Five », comme on appelle en interne les cinq principaux clients européens d’Abbott – la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Espagne. L’un d’eux suggère qu’il est « trop tôt pour lancer cet appareil », dont la vulnérabilité fait l’objet de discussions parmi les commerciaux et les techniciens. John Coulter, alors vice-président d’Abbott chargé de l’Europe, coupe court : « Il faut le lancer. Sinon, beaucoup de gens vont perdre leur emploi. » »

Lire en intégralité l’enquête du « Monde »






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