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Al Gore poursuit sa promotion d’un capitalisme durable

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20/03/2012



Pratique obligatoire de longue date aux États-Unis et aujourd’hui largement popularisés en Europe, les rapports financiers publiés selon une échéance trimestrielle sont devenus une des lectures de prédilection des actionnaires de grandes entreprises à travers le monde. Al Gore, fondateur du fond d’investissement durable Generation Investment Management (GIM), souhaite quant à lui s’en défaire.



Al Gore poursuit  sa promotion d’un capitalisme durable
Ancien candidat aux élections présidentielles américaines de 2000, Albert Gore est depuis allé au-devant du débat autour développement durable aux États-Unis. La sortie de son film Une Vérité qui dérange en 2004 ainsi que la création de son fond d’investissements à long terme la même année avaient produit leur effet aux États-Unis. Aujourd’hui, l’ancien Vice-président de Bill Clinton secoue de nouveau la communauté des affaires américaine en proposant la fin des rapports financiers trimestriels au nom d’un capitalisme durable.

L’ancien Vice-président affiche son attachement au capitalisme de marché qu’il considère comme « fondamentalement supérieur à tout autre système d’organisation de l’activité économique » mais il déplore que « certaines des façons dont il est pratiqué ne prennent pas suffisamment en compte leur impact sur les individus, la société et la planète ».

Avec son associé David Blood, ancien Chef de la Direction de Goldman Sachs Asset Management, Al Gore a publié une feuille de route récapitulant des suggestions inspirées de sa pratique des affaires au sein de son fond d’investissement GIM. Présentées comme autant de supports d’une croissance durable, ces propositions comprennent par exemple le calcul des bonus sur une base pluriannuelle. Mais ce qui retient surtout l’attention des média anglo-saxons, c’est la proposition d’abolir la publication de rapports financiers trimestriels, pratique obligatoire aux États-Unis et très largement exportée en Europe.

Inspirés par l’initiative de Paul Polman, PDG d’Unilever, dont l’entreprise a cessé de publier des rapports trimestriels, Gore et Blood ont décidé de jeter un pavé dans la mare en défendant publiquement cette idée. Les deux associés surfent d’ailleurs sur les propos d’Anders Dalhvig, conseiller auprès de Kingfisher et ancien Chef de la Direction d’Ikea, qui déclarait au mois de janvier dernier que les rapports trimestriels étaient « un boulet autour du cou » de Kingfisher qui empêchait son comité de direction de « passer plus de temps à examiner les problèmes de long terme et à construire un business durable avec une bonne réputation ». Blood et Gore s’implique dans un débat naissant.

« Aujourd’hui un fond d’investissement aux États-Unis renouvelle son portefeuille en moyenne tous les 7 mois » explique Gore, « Quelque chose a fondamentalement changé et le problème est que cela signifie que nous ne prenons pas les bonnes décisions en matière d’investissement … ni ne créons de richesse proprement et efficacement ». « Attaquez-vous au court-termisme en matière de business » déclare Blood de son côté.

Après avoir ébranlé l’opinion publique américaine au sujet du réchauffement climatique et de l’environnement au début des années 2000, Al Gore continue de prendre le contrepied de la tendance américaine sur des sujets choisis. Si sa prise de position et son film avait parfois été tournée à la dérision, Gore revient cette fois-ci en ayant mené une expérience de 8 ans au sein de GIM et de quoi alimenter les débats sur le bienfondé de ses propositions.





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