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2021 Joyeux nouvel an… thropocène

Sébastien Bolle
15/12/2020



2020 ne sera vraiment pas une année comme les autres. Le magazine TIME l’a même classée comme « pire année de l’histoire (1) ». Au final, quels ont été les chiffres côté climat ? Est-ce que l’ère de l’anthropocène, période industrielle où les activités humaines ont une répercussion sur les écosystèmes de la planète, va laisser des traces indélébiles ? Et comment se dessine 2021 à la vue de certaines données clés ?



Photo Ariane FAUCHILLE
Photo Ariane FAUCHILLE
Le constat de l’année 2020 fait tourner la tête et certains chiffres interrogent. Nous retiendrons, entre autres, la plus forte température mesurée sur la planète en août dans la Vallée de la mort avec ses 54,4 °C. Côté cercle polaire, un chiffre captera notre attention tant il est exceptionnel et marqueur des perturbations palpables sur l’angle du climat : Verkhoïansk, en Sibérie, a enregistré 38 °C en juin, température jamais captée par aucun thermomètre sur cette latitude intérieure au cercle polaire (2). La Sibérie est une région arrivée malgré elle à un autre record puisque présente dans la liste des territoires ayant subi des méga-incendies aux côtés de l’Indonésie, du Brésil, des USA et de l’Australie. Le pays des kangourous compte également un triste exploit avec ses 12 millions d’hectares de forêt transformés en charbon et son milliard d’animaux décimés par les flammes.

Les prises de conscience avancent au niveau planétaire, mais force est de constater que le changement de modèle vers un système viable, vivable, durable peine à se concrétiser dans le quotidien.
 
Avril 2020, un nouveau déchet : le pétrole

Dans les faits marquants de 2020, nous avons pu découvrir l’existence d’un nouveau type de déchet. Rappelons qu’un déchet est un objet en fin de vie ou une substance ayant subi une altération physique  ou chimique, qui ne présente alors plus d’utilité ou est destiné à l’élimination (3), cette dernière étant la plupart du temps payante. Que dire alors de ce bigbang dans la gestion de l’énergie mondiale lorsqu’en avril, le baril de pétrole se négocie à -6,75 $ (4) ? Qui aurait parié il y a encore quelques années que l’on paierait quelqu’un pour se débarrasser de ce pétrole brut, ADN de notre modèle économique global et garant de la géopolitique internationale ? L’idée n’est pas de définir si ce point est positif ou négatif, mais bel et bien de constater que les certitudes d’hier peuvent subir une autolyse là où on ne l’attend pas.

Dans les changements de paradigme de 2020, nous avons eu une (presque) bonne nouvelle.

Le jour du dépassement, date à laquelle les humains ont utilisé les ressources naturelles pour un an, a reculé pour la première fois depuis 12 ans (5). Cependant, soyons pragmatiques, cette donnée, allant dans le bon sens, n’a pas été décidée, mais plus subite. Ce passage du 29 juillet au 22 août est avant tout dû à l’impact économique de la pandémie de la Covid19. Gardons espoir que nous puissions continuer sur cette tendance, mais de façon maitrisée et engagée durant cette nouvelle année.
 
2021, l’année des défis

Les défis à relever sont immenses, mais les parties prenantes sont nombreuses et leur niveau de motivation est de plus en plus palpable.

Même auprès des institutions et des politiques affichant régulièrement leurs engagements, nous observons quelques avancées face au combat contre les gaz à effet de serre. À l’occasion des 5 ans de la COP21, les 27 pays européens ambitionnent de réduire les émissions de GES d’au moins 55 % d’ici 2030 (6). Pour la première fois, les citoyens se retrouvent devant des chiffres ambitieux et dans une temporalité courte, une échelle écologiquement responsable. Ces objectifs vont nécessiter une refonte (quasi)complète des modèles économiques et de production et de notre façon de vivre au quotidien dans son ensemble.

L’ONU appelle à déclarer l’état d’urgence climatique (7) afin de contenir le réchauffement du climat et de ses impacts négatifs. Emmanuel Macron propose un référendum pour inscrire la défense du climat dans la constitution. Le ton pour 2021 est donné…

Heureusement la RSE est là, prête, mature, poussée par des actrices et acteurs plus que jamais dans l’action avec une volonté de sauver la capacité d’habitabilité de cette petite planète. Écoutons, partageons et mettons en action tous les adages clés de cette thématique : « la solution est dans l’assiette », « Agir local penser global », « à l’échelle du cosmos l’eau est plus rare que l’or », « jouons au jeu des 5R : Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler et ComposteR (Rot en anglais) ».

Regardons avec optimiste une année 2021 sous le signe du changement et rappelons-nous le dicton de l’inventeur Charles F. Kettering :
« Le monde déteste le changement, c’est pourtant la seule chose qui lui a permis de progresser. »

Sébastien Bolle
  1. https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/pour-le-magazine-time-2020-est-la-pire-annee-de-l-histoire_4209133.html
  2. https://www.arte.tv/fr/videos/091146-029-A/le-dessous-des-cartes/
  3. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9chet
  4. https://www.forbes.fr/finance/comment-les-prix-du-petrole-peuvent-ils-etre-negatifs/
  5. https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/coronavirus-le-jour-du-depassement-a-recule-de-trois-semaines-avec-la-baisse-des-abattages-forestiers_3998035.html
  6. https://www.huffingtonpost.fr/entry/reduction-co2-ue-ambitions-2030_fr_5fd34207c5b66a758413ec90
  7. https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/12/l-onu-appelle-a-declarer-l-etat-d-urgence-climatique-cinq-ans-apres-l-accord-de-paris_6063176_3244.html