De nouveaux indicateurs, plus complets et holistiques, entendent apporter un nouveau regard sur la cohérence des politiques RSE au sein des entreprises. Dans le nouveau baromètre 360Impact, publié par le site Raisons d’être, plusieurs critères ont été pris en compte.
Tout d’abord, les entreprises elles-mêmes, cotées en bourse et exerçant une activité en France. Plusieurs grandes catégories ont ensuite servi à l’étude : la contribution à la société (création d’emplois, financements caritatifs, etc.) ; les conditions de travail (taux de précarité, accessibilité des employés en situation de handicap, investissement en formation, etc.) ; et enfin, l’impact environnemental (émissions de CO2 ou encore de la consommation en énergie ou en eau). La collecte des données s’est limitée à celles publiées par les entreprises étudiées dans leurs rapports annuels ou sur leurs sites internet.
En tout, pas moins de 19 secteurs d’activités ont été passés au crible, de l’aéronautique aux banques en passant par les télécoms. Pour cette année, les entreprises sur le podium sont : LVMH à la troisième place, HP à la deuxième et Schneider Electric à la première. « Schneider Electric a aligné sa politique environnementale et sociale sur les Objectifs de développement durable (ODD). En septembre 2021, le groupe reçoit une récompense du magazine Fortune, pour le prix de l’entreprise où il fait bon vivre », explique le baromètre. Encourageant également pour HP et LVMH, qui a contribué à la lutte contre la déforestation en signant un partenariat avec l’organisation Canopy, en juin 2021.
RSE sincère contre marketing
La politique RSE se résumerait-elle à planter des arbres ou à être adoubée par divers magazines ? En tout cas, elle est de plus en plus décriée, car se limitant trop souvent à des décisions tape-à-l’œil, à de la communication, voire à du greenwashing lorsqu’il est question d’environnement. Et certaines actions menées par des entreprises sont accusées d’avoir pour unique objectif de détourner l’attention de leur réel impact environnemental ou des conditions de travail de leurs employés.
Dans cette configuration, la démarche RSE s’avère contreproductive pour certains, car servant indirectement les intérêts des entreprises. Dans une tribune publiée dans les Échos, Philippe Naccache et Julien Pillot, enseignants à l’Inseec Grande École, rappellent que les entreprises qui investissent le plus en RSE sont aussi « les championnes de l’optimisation fiscale. » Et d’ajouter : « En l’absence de pratiques RSE authentiques menées par les entreprises les plus puissantes, les élans de philanthropie ponctuels de tous les Jeff Bezos de ce monde, aussi éclatants soient-ils, seront toujours frappés du sceau de l’indignité de ceux qui auront construit leurs fortunes sur la destruction accélérée des communs. » De leurs avis, aucune communication ou effort de lobbying ne saurait effacer, « et encore moins, réparer », ce qui a été perdu.
Les entreprises auraient donc le choix. À elles de faire le bon choix et de revenir à ce que les auteurs appellent « la conception véritable de la RSE ». Comprendre : la promotion de politiques d’entreprises allant au-delà de ce que la loi impose. D’autant que les entreprises ont tout à y gagner.
Coup de pouce européen
Un avis partagé par la Plateforme RSE. Cette instance nationale multipartiste milite pour que des actions globales pour la responsabilité sociétale des entreprises soient mises en œuvre à l’échelon européen. Et « alors que la France présidera, au premier semestre 2022, le Conseil de l’Union européenne, la Plateforme RSE appelle de ses vœux une RSE ambitieuse portée par l’Europe », écrit-elle dans un communiqué.
De son point de vue, il est essentiel d’organiser les conditions pour « que la pérennité d’une entreprise se joue sur sa capacité à atteindre des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux, tout autant que sur sa performance financière. » Comprendre : il faut leur forcer un peu la main, sans pour autant nuire à leurs intérêts, et aussi en dialoguant pour inventer « un modèle ambitieux de relance économique responsable ».
Le bâton risque fort de déplaire aux entreprises. Reste à trouver la carotte. Philippe Naccache et Julien Pillot apportent un début de réponse dans les lignes des Échos : « Les travaux académiques les plus récents montrent que la conduite d’une authentique politique RSE se traduit par une amélioration de la performance des salariés, mais aussi parfois par de meilleurs résultats financiers. Au-delà, ces entreprises apporteraient une contribution sociétale véritable, en œuvrant à la promotion d’un capitalisme plus responsable. »
Tout d’abord, les entreprises elles-mêmes, cotées en bourse et exerçant une activité en France. Plusieurs grandes catégories ont ensuite servi à l’étude : la contribution à la société (création d’emplois, financements caritatifs, etc.) ; les conditions de travail (taux de précarité, accessibilité des employés en situation de handicap, investissement en formation, etc.) ; et enfin, l’impact environnemental (émissions de CO2 ou encore de la consommation en énergie ou en eau). La collecte des données s’est limitée à celles publiées par les entreprises étudiées dans leurs rapports annuels ou sur leurs sites internet.
En tout, pas moins de 19 secteurs d’activités ont été passés au crible, de l’aéronautique aux banques en passant par les télécoms. Pour cette année, les entreprises sur le podium sont : LVMH à la troisième place, HP à la deuxième et Schneider Electric à la première. « Schneider Electric a aligné sa politique environnementale et sociale sur les Objectifs de développement durable (ODD). En septembre 2021, le groupe reçoit une récompense du magazine Fortune, pour le prix de l’entreprise où il fait bon vivre », explique le baromètre. Encourageant également pour HP et LVMH, qui a contribué à la lutte contre la déforestation en signant un partenariat avec l’organisation Canopy, en juin 2021.
RSE sincère contre marketing
La politique RSE se résumerait-elle à planter des arbres ou à être adoubée par divers magazines ? En tout cas, elle est de plus en plus décriée, car se limitant trop souvent à des décisions tape-à-l’œil, à de la communication, voire à du greenwashing lorsqu’il est question d’environnement. Et certaines actions menées par des entreprises sont accusées d’avoir pour unique objectif de détourner l’attention de leur réel impact environnemental ou des conditions de travail de leurs employés.
Dans cette configuration, la démarche RSE s’avère contreproductive pour certains, car servant indirectement les intérêts des entreprises. Dans une tribune publiée dans les Échos, Philippe Naccache et Julien Pillot, enseignants à l’Inseec Grande École, rappellent que les entreprises qui investissent le plus en RSE sont aussi « les championnes de l’optimisation fiscale. » Et d’ajouter : « En l’absence de pratiques RSE authentiques menées par les entreprises les plus puissantes, les élans de philanthropie ponctuels de tous les Jeff Bezos de ce monde, aussi éclatants soient-ils, seront toujours frappés du sceau de l’indignité de ceux qui auront construit leurs fortunes sur la destruction accélérée des communs. » De leurs avis, aucune communication ou effort de lobbying ne saurait effacer, « et encore moins, réparer », ce qui a été perdu.
Les entreprises auraient donc le choix. À elles de faire le bon choix et de revenir à ce que les auteurs appellent « la conception véritable de la RSE ». Comprendre : la promotion de politiques d’entreprises allant au-delà de ce que la loi impose. D’autant que les entreprises ont tout à y gagner.
Coup de pouce européen
Un avis partagé par la Plateforme RSE. Cette instance nationale multipartiste milite pour que des actions globales pour la responsabilité sociétale des entreprises soient mises en œuvre à l’échelon européen. Et « alors que la France présidera, au premier semestre 2022, le Conseil de l’Union européenne, la Plateforme RSE appelle de ses vœux une RSE ambitieuse portée par l’Europe », écrit-elle dans un communiqué.
De son point de vue, il est essentiel d’organiser les conditions pour « que la pérennité d’une entreprise se joue sur sa capacité à atteindre des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux, tout autant que sur sa performance financière. » Comprendre : il faut leur forcer un peu la main, sans pour autant nuire à leurs intérêts, et aussi en dialoguant pour inventer « un modèle ambitieux de relance économique responsable ».
Le bâton risque fort de déplaire aux entreprises. Reste à trouver la carotte. Philippe Naccache et Julien Pillot apportent un début de réponse dans les lignes des Échos : « Les travaux académiques les plus récents montrent que la conduite d’une authentique politique RSE se traduit par une amélioration de la performance des salariés, mais aussi parfois par de meilleurs résultats financiers. Au-delà, ces entreprises apporteraient une contribution sociétale véritable, en œuvrant à la promotion d’un capitalisme plus responsable. »