Pesticides en ville, la guerre est ouverte

Jean Camier
23/05/2014


Le ministère de l’Ecologie a lancé une opération « zéro pesticide » jeudi 22 mai à l’attention des municipalités. Le but de la journée était d’encourager les mairies à éliminer les pesticides des espaces verts municipaux. Une large opération de sensibilisation par le ministère va être lancée en attendant l’interdiction prévue pour 2020.



Le message du gouvernement est simple : les pesticides polluent et sont onéreux, ils doivent disparaître des espaces verts municipaux. Le ministère de l’Ecologie a lancé jeudi 22 mai l’opération « zéro pesticide » dans les villes. Cette initiative découle de la loi d’interdiction des pesticides en ville d’ici 2020. Avant que la prohibition soit effective, le gouvernement espère les faire disparaître progressivement par une politique encourageante.
 
Lors de la journée, plusieurs maires ont fait le bilan de leur politique d’exclusion des pesticides en ville. Ils étaient invités par la ministre de l’Ecologie à communiquer sur les effets positifs sur l’environnement mais aussi les dépenses des communes. Par ailleurs, Ségolène Royal devrait écrire prochainement à tous les maires de France pour les inviter à exclure ces produits chimiques d’ici deux ans.
 
Pour le moment 3 000 communes se seraient déjà engagées à faire disparaître ces produits chimiques. Celles qui mèneront à terme ces politiques pourront afficher un panneau créé pour l’occasion : « Terre saine, ville et village sans pesticide. »

10% de l’utilisation globale des pesticides

Joël Labbé, sénateur écologiste et auteur de la loi, s’est félicité des avancées dans le domaine des pesticides pour les communes. Il a cependant rappelé que seulement 10% des pesticides étaient utilisés dans les municipalités. Leur disparition est ainsi vue par les écologistes et militants comme un bon début mais certainement pas comme un objectif suffisant.
 
L’association Générations futures, très engagée dans la lutte anti pesticides, veut que le gouvernement mette l’accent sur les moyens concrets d’exclure les produits chimiques dangereux plutôt que sur des objectifs. Dans un dossier consacré au sujet, ses militants soulignaient deux grands axes qui ne concernent par les mairies : « mieux évaluer les pesticides pour interdire tout ceux qui présentent un potentiel toxique pour l’homme avéré ou même suspecté et surtout diminuer considérablement l’usage des pesticides en changeant d’urgence le type d’agriculture pratiquée dans notre pays et promouvoir les alternatives aux pesticides ! »