Le délicat management des risques psychosociaux en entreprise

RSE Magazine
09/11/2012


Le nombre de consultations dans les centres spécialisés dans les pathologies professionnelles était déjà de 200 000 en 2001 et n'a cessé d'augmenter. On constate une détérioration des conditions de travail et les méthodes de management y contribuent fortement. Gérer les risques psychosociaux n’est en effet pas une tâche aisée, et il faut savoir identifier les problèmes.



Les risques psychosociaux en entreprise

Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé demandait en début d'année 2011 un rapport mesurant les facteurs risques au travail. Ce rapport d’expertise remis au pouvoir public en avril dernier met en cause 6 facteurs augmentant les risques psychosociaux en entreprise. Premier constat, les managers sont impliqués à presque tous les niveaux, dans la liste des facteurs. On peut distinguer deux types de gestion : le premier est celui qui, par sa proximité volontaire avec les subordonnés, arrive à mieux repérer les symptômes de stress. À l’inverse, un manager distant est réduit à un rôle de donneur d'ordre. Mais dans un cas comme dans l'autre, il apparait que les facteurs risque persistent et que les pathologies sont équivalentes. L’explication est simple, les réponses apportées aux problèmes des risques psychosociaux restent superficielles.

Des dispositifs de management des risques inappropriés

Il apparait évident que les entreprises, dans leur méthode managériale, ne sont pas à la hauteur des problèmes de risques de pathologie professionnelle. Le premier élément en cause est la réglementation bureaucratique, autour de laquelle se basent les modes de management. Le seul objectif est d’éviter les sanctions sans aucune considération du fond des problèmes. Il en résulte des systèmes d'écoute aux employés à l'image du « SOS souffrance au travail », qui sont tout sauf une réponse appropriée. D’ailleurs, le nombre d'appels reste faible, comparé à celui des consultations pour pathologie professionnelle. Mais les dirigeants se contentent d’interpréter ce petit nombre d’appels comme un signe de bien-être et finissent par supprimer le dispositif d’écoute. D'autres entreprises préfèrent former leurs managers en les sensibilisant aux risques psychosociaux, mais là encore, la réponse est inadaptée, car elle est déconnectée de la réalité quotidienne. La première chose à faire est donc d’identifier les causes des pathologies pour mieux anticiper les risques.

Identifier les causes pour mieux manager les risques

Premièrement, on constate que ce sont les conditions de travail qui peuvent engendrer des maladies professionnelles. Tensions et stress peuvent en effet en découler, et le manager est ici encore responsable, car il doit être capable de concilier performance et bien-être des employés. Ensuite viennent les relations professionnelles qui peuvent entrainer l'exclusion sur le lieu de travail si elles sont insuffisantes, augmentant ainsi le sentiment d'inutilité. Il faut également surveiller les travailleurs surproductifs, qui se démotiveront s’ils n’obtiennent pas la récompense escomptée. Tous ces facteurs risque sont intimement liés aux méthodes du manager, qui ne doit pas se contenter de se conformer au protocole bureaucratique. Il doit par conséquent entretenir une relation de proximité avec ses subordonnées, mais aussi, et surtout savoir réellement les écouter pour leur apporter une réponse appropriée. Car comme nous avons pu le voir, la proximité est une bonne chose, mais ne sert à rien si le fond des problèmes n'est pas abordé.