La RSE est-elle devenue obsolète avant d’être généralisée ?

Sébastien Arnaud
22/01/2020


Les analyses qui estiment que l’entreprise arrive dans une ère post-RSE se multiplient. Les tenants de cette perspective estiment que l’avènement des entreprises au service des intérêts sociaux et environnementaux ont rendu le concept obsolète.



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Ce serait l’ère post-RSE. A en croire un article du « Monde »  mais aussi d’autres analyses déjà relayées par RSE Magazine les temps ont changé et le concept de responsabilité sociale est obsolète. Les nuances existent entre les tenants de cette analyse mais, pour schématiser, ils avancent que le devoir de s’engager et les entreprises à mission, dépassent le principe de responsabilité. 

« Régulièrement accusés de « social-washing » ou de « green-washing », à tort ou à raison, les entrepreneurs engagés continuent d’avancer leurs pions au jour le jour, sans changer de cap. Depuis dix ans déjà, les « entrepreneurs d’avenir » associent rentabilité et responsabilité sociale. Mais aujourd’hui, le contexte leur est favorable : d’une part, ils font écho aux attentes des jeunes qui préfèrent travailler dans des entreprises aux forts engagements sociaux et environnementaux, à condition qu’ils soient sincères. Les jeunes ne se contentent plus de slogans ni de déclarations. Ils dénoncent les fausses promesses sur les réseaux sociaux et passent à la concurrence » estime Le Monde. 

La question se pose. Car si de plus en plus d’entreprises mêlent militantisme écologique ou social et chiffre d’affaires, l’engagement RSE n’aurait plus sa place. « Aujourd’hui, le sujet c’est le post-RSE. Il s’agit de mettre l’économie au service de la planète, en se posant la question de ce qu’on mesure dans les progrès de l’entreprise, au regard des enjeux sociaux et environnementaux. Il faut orienter la finance vers ces enjeux » avance le président du Parlement des entrepreneurs, Jacques Hubrechts, cité par le quotidien. 

Pour autant, si la RSE a pu bénéficier d’un effet de mode qui l’a vidée de son sens, estimer qu’une entreprise à mission peut se débarrasser de l’introspection sur les différents enjeux de son activité est réducteur. Car même une entreprise de recyclage ou de valorisation écologique peut mettre en place une politique RH catastrophique. Un bref coup d’œil dans le monde des ONG et le management violent qui s’y pratique suffit pour s’en convaincre : être engagé dans une cause ne protège pas de l’incohérence.