Baisse de l’utilisation de pesticides en 2012

Jean Camier
11/12/2013


Pour la première année l’utilisation de phytosanitaires a baissé de 5,7% entre 2011 et 2012. Par ailleurs, les substances classées cancérigènes continuent à baisser. Des efforts restent cependant à faire sur les matières nocives pour l’environnement, les fongicides ont augmenté de 6% en 2012.



Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, s’est félicité des résultats de l’utilisation de phytosanitaires en 2012. Le ministre a souligné « la mobilisation des agriculteurs, qui confortent la dynamique de réduction du recours aux pesticides ».
 
Pour la première fois l’utilisation des phytosanitaires est en baisse de 5,7%. Les insecticides et herbicides ont de leur côté enregistré une baisse de 11%. Les substances cancérigènes, les mutagènes et reprotoxiques continuent la baisse engagée depuis 2008 : -63% en cinq ans. Les substances dites CMR2 ont subie une baisse de 37% durant la même période. Ces diminutions sont dues en grande partie aux restrictions européennes engagées en 2008 et 2009.

Progrès à faire pour l’environnement

Le ministère de l’Agriculture a reconnu que la situation des substances ayant un impact négatif sur l’environnement est restée stable en 2012. Les fongicides, agents qui tuent les champignons, ont augmenté de 6% en 2012. Le ministère a cependant indiqué que cette progression était à « mettre en relation avec des conditions météorologiques qui ont favorisé la forte pression des maladies fongiques sur l’ensemble des cultures ».
 
Pour limiter l’usage de substances nocives pour l’environnement, le ministre a encouragé les agriculteurs à continuer à s’investir dans le cadre de la certification Ecophyto. Aujourd’hui, environ 200 000 agriculteurs ont reçu ce certificat qui reconnaît à son détenteur des « connaissances suffisantes pour utiliser les pesticides de façon sécurisée et en réduire leur usage ». Pour M Le Foll, la démarche doit continuer à être encouragée par les lycées agricoles dans le cadre d'une campagne de sensibilisation sur les produits alternatifs.
 
Alors que le ministre est resté positif lors de sa prise de parole, les associations se sont montrées moins enthousiastes. France nature environnement (FNE) a jugé la réduction « trop modeste pour être considérée comme un progrès significatif. » Rappelant que  « Ce sont, chaque année, environ 80 millions de doses de pesticides  qui sont épandues sur nos champs, puis dispersées dans le sol, dans l'eau, dans l'air. »
 
Le projet de loi de Stéphane Le Foll sur la réorientation de l’agriculture vers des procédés moins polluants sera examiné en début d’année prochaine par le Parlement.