​Vivre près d’un gros axe routier augmenterait les risques de démence

06/01/2017


D’après une étude de la revue The Lancet vivre près d’un gros axe routier a des effets sur la santé mentale. Bien que limités, ces effets montrent en tout cas que les pollutions sonores et de l’air ont des conséquences sur le bien-être au quotidien que l’on parvient mal à quantifier.



ILD
Habiter à cinquante mètres d’un grand axe routier augmenterait de 7% le risque de démence. Un chiffre étonnant mis en avant par la revue The Lancet. L’étude canadienne ne doit pas être surinterprétée mais elle fait au moins réfléchir sur la notion de bien-être en ville. « Pour les personnes vivant de 50 à 100 mètres d'artères fréquentées, le risque accru de maladie est de 4%, de 2% pour celles situés de 101 à 200 mètres (à plus de 200 mètres des grandes routes, ce risque supplémentaire disparaît). Faut-il s'inquiéter de ces résultats ? "Ces risques restent relativement faibles : par comparaison, les facteurs cardiovasculaires peuvent augmenter le risque de démence jusqu'à 34 %", explique à Sciences et Avenir  le Pr Philippe Amouyel, épidémiologiste du CHU de Lille et directeur général de la fondation Plan Alzheimer » explique le site spécialisé dans un article publié à ce sujet.
 
« Quelques études épidémiologiques ont également trouvé un lien entre la pollution atmosphérique et sonore et le déclin cognitif, ainsi que l’augmentation de l’incidence des maladies d’Alzheimer et de Parkinson. L’exposition au trafic routier pourrait ainsi jouer un rôle dans plusieurs processus neurodégénératifs, soulignent les chercheurs canadiens et américains » ajoute de son côté le journal Le Monde.


En plus de la pollution, le bruit a aussi des conséquences sur la santé, sans qu’il soit possible de les mesurer précisément. Des éléments qui doivent faire réfléchir à des politiques d’urbanisme prenant en compte la question du bien-être en général. « Nous n’avions pas accès à toutes les données sur les habitudes et comportement de cette population, sur le tabagisme, la prise de médicaments… Aucune étude épidémiologique n’est parfaite. Néanmoins, nos résultats demeuraient inchangés en tenant compte des autres facteurs de risque pour la démence. Notre étude nous paraît donc assez convaincante » explique Hong Chen, un des auteures de l’enquête, cité par le quotidien.