​Une étude confirme les conséquences néfastes du Covid-19 sur les violences familiales

Sébastien Arnaud
11/03/2021


Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) publie les résultats d’une enquête menée sur la région Asie-Pacifique qui montre l’augmentation importante des violences intrafamiliales et conjugales depuis le début de la crise Covid-19.



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Ce qui semble évidente et que l’expérience confirme doit être vérifié de façon méthodique. Et alors que depuis le début de la crise Covid-19 et les premiers confinements, les inquiétudes ont émergé sur les risques de violences conjugales et intrafamiliales, une étude relayée par un organisme de l’ONU le confirme. « Une récente analyse menée sur la région Asie-Pacifique révèle une très forte augmentation des recherches d'aide en ligne suite à des violences au sein du couple, depuis le début de la pandémie de COVID-19, ainsi que l'accroissement des comportements virtuels misogynes et du cyberharcèlement. Ces conclusions ne font que renforcer des inquiétudes depuis longtemps présentes vis-à-vis du bien-être des femmes et des filles dans cette crise sanitaire mondiale. » rapporte Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA)
 
Dès la fin de l’hiver 2019-2020, plusieurs associations, dont l’UNFPA, avaient parlé d’une « pandémie de l’ombre » pour évoquer « une vague de violences conjugales et basées sur le genre, conséquence notamment des tensions financières pesant de plus en plus lourdement sur les foyers et de l'isolement croissant des femmes avec leurs agresseurs, à cause des confinements et autres restrictions de déplacement. Si les services d'assistance téléphonique, les équipes travaillant dans les refuges et bien d'autres ont rapporté une avalanche de demandes d'aide, on ne disposait pas pour autant de données précises sur les taux d'incidence de ces violences. »
 
« Cette nouvelle analyse - publiée par ONU Femmes, l'UNFPA et la société d'analyse Quilt.AI - montre à quel point les femmes ont peur pour leur sécurité, et reflète aussi le manque de réponse adaptée de la part des gouvernements et prestataires de service » continue le communiqué. L’étude s’est penchée sur le contenu des réseaux sociaux et plateformes internet du Bangladesh, Inde, Indonésie, Malaisie, Népal, Philippines, Singapour et Thaïlande. « Elle s'étend sur des périodes allant de septembre 2019 à novembre 2020 et prend en compte près de 20,5 millions de recherches uniques, 3 500 mots-clés relatifs à la violence faite aux femmes et 2 000 posts sur Facebook, Twitter, YouTube et ShareChat. Les recherches relatives à la violence (comprenant des mots-clés comme « signes de violence physique », « relation violente » et « cacher bleus au visage ») ont augmenté de 47 % en Malaisie, de 63 % aux Philippines et de 55 % au Népal entre octobre 2019, avant la pandémie, et septembre 2020, huit mois après le début de la crise. Les requêtes « mari violent » ou « partenaire violent » représentent la majorité des recherches relatives à la violence faite aux femmes dans 7 des 8 pays de l'étude. Les recherches sur les violences sexuelles ont augmenté aussi. »
 
Tout en reconnaissant les limites d’une enquête de ce type, les agences de l’ONU s’appuient dessus comme révélateur d’une tendance. Rappelant l’extrême difficulté de faire des statistiques ou du terrain dans ce domaine.