​La lutte contre les jets de mégots s’intensifie

21/02/2018


Des associations alertent les autorités des différentes villes et l’opinion publique sur l’ampleur du problème des jets de mégots. A Paris, les agents municipaux ramassent 350 tonnes de mégots chaque année qui posent des problèmes de pollution de l’eau et coutent chers aux collectivités.



ILD
Le geste est un réflexe chez beaucoup de fumeurs. Jeter son mégot par terre est une vilaine habitude dont on ne saisi pas toujours les conséquences environnementales, sanitaires et économiques. L’association des Droits des non-fumeurs (DNF) est là pour leur rappeler. D’après ses militants, huit millions de mégots sont jetés chaque minute dans le monde et à Paris 350 tonnes sont ramassées chaque année. Des chiffres qui font tourner la tête et réaliser l’ampleur du problème.
 
« L'association Surfrider, dédiée à la préservation des océans et du littoral, en a ainsi collecté près de 15 000 en moins d'une heure autour du canal de L'Ourcq, dans la capitale. Ces mégots constituent, pour DNF, « un fléau pour l'environnement » et « un défi à relever ». L'association appelle les pouvoirs publics à s'investir sur ce dossier essentiel » rapporte Le Point.fr. La légère baisse du nombre de fumeurs n’est pas suffisante pour que la situation évolue.
 
Outre l’aspect esthétique et hygiénique, l’association DNF montre qu’il y a aussi un problème sanitaire avec la libération dans l’eau de substances nocives et qui rejoignent les réseaux. « Nicotine, phénols et autres métaux lourds se répandent dans les eaux des stations d'épuration. Or, on estime qu'un seul mégot peut polluer 500 litres d'eau. Pis encore, cette pollution est durable, puisqu'un mégot peut mettre jusqu'à 12 ans pour se dégrader totalement » explique l’association.
 
Par ailleurs, ces petits gestes étourdis ont un coût non négligeable pour les collectivités en heures de travail et mobilisation d’agents de propreté. Des arguments qui ont commencé à faire réagir plusieurs grandes villes avec des politiques répressives. « La Mairie de Paris a été la première à se mobiliser. Elle a adopté, fin 2015, une politique de répression renforcée. Jeter un mégot sur la voie publique est désormais passible d'une amende de 68 euros. L'an dernier, 21 000 procès-verbaux ont été dressés dans la capitale. À Bordeaux, l'objectif « Quartier zéro mégot », lancé en partenariat avec l'association Écomegot a déjà permis de collecter près d'un million de filtres usagés. Lille se lance aussi dans le combat. Depuis le 1er février et à la suite d'une longue campagne de prévention, toute personne prise en flagrant délit alors qu'elle jette un mégot au sol devra payer 68 euros » résume Le Point.