​Immunité et génétique : deux piliers de la vulnérabilité au Covid-19

Sébastien Arnaud
24/08/2021


Deux études expliquent pourquoi les hommes et les personnes âgées sont les plus touchés par les formes graves de Covid-19. Ces deux catégories sont plus touchées parce que plus sujettes aux anomalies génétiques ou immunologiques.



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Les études se succèdent et affinent notre compréhension du Covid-19. Deux nouvelles études publiées mi-aout confirment ce qui avait été établi sur les profils des personnes les plus vulnérables et susceptibles de contracter des formes graves. « Les professeurs de l’Inserm Jean-Laurent Casanova et Laurent Abel, qui dirigent une équipe franco-américaine aux côtés d’enseignants-chercheurs d’Université de Paris et de médecins de l’AP-HP, ont publié fin 2020 deux études dans la revue Science. Dans celles-ci, ils expliquaient que 10 à 15 % des formes sévères de Covid-19 étaient dues à « un déficit dans la voie de l’interféron de type 1 (IFN 1) ». Cette protéine « habituellement produite de manière rapide par le système immunitaire en réponse à une infection virale » a pour « principal effet d’inhiber la réplication du virus dans les cellules infectées. » Selon eux, ce déficit en IFN1 est provoqué par deux facteurs distincts : soit génétiques, pour « 3 à 4 % des formes sévères », soit immunologiques, dans 10 à 11 % des cas » souligne Sud Ouest.
 
La semaine dernière, dans Science Immunology, deux études sont venues confirmer ces observations. Et montrent bien que ce sont les personnes qui sont touchées par des anomalies génétiques ou d’immunologie qui risquent d’être le plus gravement touchées. «Les hommes étant globalement plus touchés que les femmes, ils se sont attachés à l’analyse du chromosome X. À travers une large étude de cas, grâce à l’appui de 400 centres de recherche dans 38 pays différents, ils ont constaté chez des patients une « perte de fonction » de ce gène TLR7. Cette « anomalie génétique » explique « 1,3 % des formes graves de Covid-19 chez les hommes », et elle est « plus fréquente (1,8 %)  » chez les moins de 60 ans » assure la première étude, selon le quotidien local. Tandis que la seconde montre que la présence d’auto anticorps – qui augmente avec l’âge – explique la vulnérabilité de ceux qui ont des défauts d’immunité.