​Il y a 90 millions d’années, il y avait une forêt humide en Antarctique

06/04/2020


Une expédition scientifique en Antarctique vient de publier ses résultats dans la revue Nature. La découverte de sédiments fossilisés à 30 mètres de profondeurs semble indiquer qu’il y avait une forêt dense, tempérée et marécageuse à cet emplacement il y a des millions d’années.



Creative Commons - Pixabay
Il fut un temps très lointain où l’Antarctique était une forêt tempérée et humide. Cette découverte d’une équipe scientifique vient d’être détaillée dans la prestigieuse revue Nature. On apprend ainsi qu’avant d’être une longue étendue de glace, l’Antarctique a été une forêt luxuriante. « Son existence a été mise au jour grâce à une carotte de sédiments fossilisés qui différaient largement des autres couches de ces fonds marins. Situés à 30 mètres de profondeur, leur couleur était différente. Il s’agissait en fait du sol fossilisé d’une forêt, datée d’il y a 90 millions d’années, en plein Crétacé. Ulrich Salzmann, écologue et paléontologiste faisant partie des découvreurs, explique que « les nombreux restes de plantes indiquent que la côte de l’Antarctique occidental était, à l’époque, une forêt tempérée, dense et marécageuse, similaire aux forêts que l’on trouve aujourd’hui en Nouvelle-Zélande ». On a pourtant bien l’habitude d’assimiler les pôles à zones glacées et enneigées » rapporte Numerama.

Les chercheurs expliquent ces données par le fait que durant la période Crétacé, la Terre a connu un climat très chaud qui était notamment lié à des niveaux importants de dioxyde de carbone. Bien avant les voitures diesel donc, les concentrations de CO2 auraient eu des conséquences pratiques sur le climat. D’après les échantillons étudiés, et les traces qui évoquent des végétaux particuliers, il faisait autour de 12°C dans cette forêt. « Les chercheurs concluent que, si la trouvaille est fascinante, elle apporte également des éléments concrets, car basés sur le passé de la Terre, au sujet des effets d’une haute concentration d’un gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone. Pour eux, ce passé est à mettre en relation avec la crise climatique actuelle, car on constate bel et bien qu’une forte concentration de CO2 provoque une fonte massive des glaces. Or, au Crétacé, cette fonte avait fait monter les océans à 170 mètres de plus que de nos jours. Le passé nous livre donc un enseignement essentiel pour le futur » conclue Numerama.