​En Chine, le contrôle sanitaire déjà détourné pour contraindre des citoyens

16/06/2022


Plusieurs cas très clairs de détournement du code de santé – équivalent de notre passe sanitaire – ont été rapportés en Chine. Dans ce pays très friand de contrôle et de surveillance, la ligne jaune a été franchie.



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Les autorités chinoises ne cachent par leur propension à contraindre leur population sur un certain nombre de sujets. Accès à l’information ou aux réseaux sociaux, utilisation des jeux vidéos : les contraintes et limitations imposées aux Chinois sont courantes et parfois annoncées sans détours. Tandis que la répression des délits d’opinion ou oppositions est monnaie courante, mais basée sur un discours d’intérêt général. Mais avec le détournement par certaines autorités ou entreprises du code de santé en dehors de sa vocation à lutter contre le Covid, c’est une culture de la contrainte qui est dénoncée par une partie l’opinion publique locale. 
 
Ce code, passe sanitaire qui passe du vert au rouge en passant par l’orange en fonction de son statut vaccinal ou d’éventuels tests, a été détourné de son usage à plusieurs reprises. C’est ce que rapporte Le Monde, s’appuyant sur des témoignages publiés par la presse locale. C’est ainsi que des clients d’une banque voulant retirer leur épargne ont vu leur code passer au rouge, les empêchant de se déplacer. Ou que d’autres personnes ont vu sans raison leur statut changer dès lors qu’elles avaient annoncé un déplacement.
 
Les cas rapportés sur le réseau social Weibo ont pris une ampleur considérable avec pas moins de 350 millions d’internautes ayant vu le thème ou une publication s’en rapportant. Face à cette clameur sociale, les journaux proches du pouvoir central ont affirmé que le détournement du code n’était pas possible. Une réponse qui a été donnée après que des tentatives de censures des publications réseaux sociaux échoue, le phénomène concernant trop de personnes.
 
Sans garde-fou ou contre-pouvoir pouvant permettre aux Chinois de déposer des recours, seule la peur du scandale ou de la contestation peut obliger Pékin à répondre. Mais sans que l’on puisse prendre au mot ses promesses ou explications. Depuis les premiers cas de Covid et les différentes études menées par l’OMS, les autorités du pays ont démontré à plusieurs reprises leur insincérité et leur capacité à rejeter la faute d’emblée sur les autres.