​Cancer et pesticide, une enquête ouverte après la mort d’un agriculteur

08/07/2015


Le pôle santé publique de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire après le dépôt d’une plainte contre X pour homicide involontaire. La famille d’un vigneron bordelais mort d’un cancer a déposé la plainte estimant que les pesticides étaient à l’origine de la pathologie.



Le pôle santé publique de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire après que le la famille d’un agriculteur dépose plainte contre X pour homicide involontaire à cause de l’utilisation de pesticides. Phyto-Victimes et Générations futures ont annoncé la nouvelle par communiqué mardi 7 juillet.
 
Les deux associations, qui soutiennent la démarche de la famille expliquent que la plainte a pour objectif de « faire la lumière sur ce qui s’est passé et dégager les responsabilités des firmes qui ont commercialisé des produits sans avoir indiqué les risques encourus. »
 
« Atteint d’un cancer du poumon en 2010, James Bernard Murat a succombé des suites de cette maladie le 8 décembre 2012, à l’âge de 70 ans. En février 2011, le caractère professionnel de sa maladie liée à l’utilisation de l’arsénite de sodium avait été reconnu par l’Assurance accidents des exploitants agricoles (AAEXA)Selon sa fille, le viticulteur de Pujols (Gironde) a utilisé pendant quarante-deux ans, de 1958 à 2000, de l’arsénite de sodium pour traiter ses vignes contre l’esca, une maladie due à des champignons parasites qui attaque le bois des ceps, sans jamais avoir été alerté sur la toxicité de ce produit pour sa santé » raconte Le Monde.

Qui est responsable ?

La dangerosité du produit est connue officiellement depuis 1955, date à laquelle le tableau des maladies professionnelles liées à l’arsenic a été créé. Mais pour l’avocat de la famille, cité par Le Monde, « l’Etat a tardé à prendre les mesures nécessaires. Il n’a interdit qu’en 1973 l’arsénite de sodium dans l’agriculture, sauf dans la viticulture. Ce n’est qu’en novembre 2011 qu’il a enfin définitivement interdit et retiré ce produit à base d’arsenic. »
 
S’il est difficile d’imaginer que l’affaire puisse aller jusqu’à des condamnations, l’enquête préliminaire pourrait estimer que certaines parties sont responsables.