​Automobile : la Chine mise tout sur l’électrique

24/04/2018


A l’occasion du salon de l’auto de Pékin, le pays montre qu’il attend beaucoup de l’électrique. Dans la continuité des quotas ambitieux sur les ventes ( 10% en 2019 et 12% en 2020), la Chine positionne son industrie électrique pour s’attaquer ensuite aux autres marchés mondiaux.



ILD
En Chine, le fonctionnement autocratique donne un champ d’adaptation stratégique phénoménal. Ainsi, quand les autorités du pays décrètent que l’économie verte est la priorité, la mise en mouvement des acteurs politiques et économiques est impressionnante. Utilisant son marché domestique pour se lancer dans les voitures électriques, le pays se positionne comme la première puissance mondiale dans le domaine.
 
Il suffit de jeter un coup d’œil sur le salon de l’auto de Pékin pour s’en convaincre. Alors que les autorités ont annoncé en septembre 2017 des quotas électriques dans les ventes de voitures neuves, le secteur est en pleine explosion. En 2019, 10% des ventes de véhicules neufs seront électriques, 12% pour 2020. D’ici 2025, le gouvernement veut que cette proportion monte à 20% des ventes.
 
La progression est impressionnante et n’a pas que l’environnement en ligne de mire. Il s’agit bien d’une mutation industrielle stratégique : « Pékin veut à la fois diminuer la pollution dans les grandes villes et... réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole importé en assurant son indépendance énergétique. L'impact écologique de ces mesures, du puits à la roue, risque toutefois de rester relativement faible, compte tenu de la production de l'électricité en Chine… qui se fait à 90% avec du charbon, une technique extrêmement polluante. L'objectif officiel de Pékin est de passer à 20% d'énergie produite avec des techniques à faibles émissions d'ici à 2030. Ce qui laisse encore 80% au charbon! Pas vraiment respectueux de l'environnement ! », commente Challenges .
 
Par ailleurs, continue le magazine, l’idée est surtout de devenir un leader mondial de l’électrique « Fortement encouragés par le pouvoir central, les constructeurs chinois ont déjà pris de l'avance, s’octroyant 95% du marché mondial dans les autobus. Pour la Chine communiste, la voiture électrique permet de préempter, via les batteries, un marché naissant afin de disposer d'un avantage compétitif, comme c'est le cas pour les panneaux solaires ».