​Alimentation : un paléanthropologue souligne l’absurdité du « régime paléolithique »

14/10/2019


Qui de mieux qu’un spécialiste des comportements humains au Musée d’histoire naturelle pour évaluer la valeur du régime dit « paléolithique ». Dans une tribune publiée par Les Echos, le paléanthropologue Antoine Balzeau dément le clichés véhiculés par ceux qui défendent le régime alimentaire basé sur la viande.



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Dans le domaine alimentaire aussi, l’idéologie semble avoir pris le dessus. Alors que l’on entend de plus en plus parler des habitudes végétariennes voire véganes, l’excès inverse progresse aussi. « Un article scientifique  publié ce mois-ci fait tache (de sang) : il est le seul depuis des années à préconiser de ne pas réduire la consommation de viande. Réponse immédiate des réseaux sociaux : son auteur aurait des liens avec les lobbys alimentaires, son propos est donc orienté ! Est-il pourtant possible pour un chercheur d'être totalement indépendant dans ce type de débat ? » commence par s’interroger Antoine Blazeau, paléanthropologue au Musée d’histoire naturelle, dans une tribune publiée par Les Echos
 
Mais là où la réflexion du spécialiste devient intéressante c’est lorsqu’il parle du fameux « régime paléolithique », de plus en plus à la mode. Ce dernier consiste, dans les grandes lignes, à se nourrir de beaucoup de protéines, de légumes frais et de peu de céréales. Comme tous les effets de mode, il fonctionne car il est simple à résumer et à expliquer. En l’occurrence, on peut tout de même s’étonner que tant de personnes aient été convaincues par l’argument selon lequel, comme le dit le magazine Elle, « Nos ancêtres du paléolithique ne connaissaient ni surpoids, ni obésité, ni diabète, ni maladies cardio-vasculaires. Et cela, parce que, après 3 millions d’années d’évolution, leur organisme était parfaitement adapté à l’environnement ». « Je vous mets au défi de trouver un steak d'aurochs chez le boucher ! Qui plus est, les légumes sont des manipulations récentes, ils n'existaient pas à la préhistoire. Surtout, nous sommes omnivores et le résultat d'adaptations continues à des changements alimentaires. La très large majorité d'entre nous peut donc consommer de tout » commente Antoine Blazeau.